« ¡God Save the King! ¡King save the gold!»

Dans le cas spécifique de sa réserve d’or déposée à la Banque d’Angleterre, c’est la raison pour laquelle le peuple vénézuélien peut chanter à Charles III « Dieu sauve le Roi ! Qu’il le rende victorieux des usurpateurs. Qu’il ait la noblesse de restituer notre or. Qu’il ait un long règne et que nous ayons la santé et la nourriture grâce à notre or. Dieu sauve le Roi ! »

Devuel el oro a Veneuela

Les Britanniques chantent “Dieu sauve le Roi !” pour célébrer leur nouveau roi. Au Venezuela, nous avons la bonne idée d’ajouter “Roi, sauve l’or ! ”

C’est facile à comprendre si on se rappelle des pages d’histoire anglaises et des pages vénézuéliennes contemporaines. Si l’histoire du Royaume-Uni est projetée au monde entier, les grands médias sont plus discrets dans la présentation de certains événements contemporains où l’Angleterre et d’autres s’approprient les biens de l’Etat vénézuélien.

Charles III vient de monter sur le trône pour succéder à sa mère, la reine Élisabeth II, récemment décédée. Il faut bien sûr espérer que Dieu veille sur le roi et que la reine repose en paix.

La question de savoir si l’Angleterre est une monarchie ne concerne que ses citoyens, comme c’est le cas pour les dix autres nations européennes dotées de rois, à savoir, par ordre alphabétique : la Belgique, le Danemark, l’Espagne, le Liechtenstein, le Luxembourg, Monaco, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède.

En l’honneur de leur nouveau roi, les Anglais chantent “God Save the King”. L’Angleterre n’a pas d’hymne national officiel et utilise cette chanson et deux autres. En 1714, le compositeur allemand d’origine silésienne Georg Handel a offert ce chant au roi George Ier, qui l’a adopté. En 1745, il est devenu l’hymne de la famille royale, de l’Empire britannique et de ses colonies.

Ainsi, ses sujets chantent à Charles III « Dieu sauve notre glorieux Roi. Longue vie à notre noble Roi. Qu’il soit victorieux, heureux et glorieux. Qu’il règne longtemps sur nous. Dieu sauve le roi. »

Dieu sauve le roi : le peuple du Venezuela le souhaite, mais aussi qu’il sauve l’or qui lui appartient.

Sa Majesté doit sauver cet or menacés par des voleurs qui veulent partager ce juteux butin. Il s’agit de 31 tonnes d’or d’une valeur de 2 milliards de dollars que le gouvernement vénézuélien a déposées en toute confiance à la Banque d’Angleterre en 2008.

Mais Votre Majesté doit aussi savoir que :

– Votre gouvernement, se mêlant de ce qui le regardait pas, a décidé de reconnaître comme président du Venezuela un certain Guaidó, autoproclamé “président par intérim”, ignorant le président légitime Nicolás Maduro, démocratiquement élu par une majorité absolue de ses citoyens.

– Le “président par intérim” a été sacré à Washington où, lors d’une visite, le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque, Jeremy Hunt, interviewé par des grands médias, a déclaré : « Le Royaume-Uni pense que Juan Guaidó est la bonne personne pour prendre les rênes du Venezuela. Nous soutenons les Etats-Unis… pour que cela se produise » ; un prétexte pour que la Banque d’Angleterre transforme en 2020   la garde en séquestre et que la Cour Suprême se proclame administratrice de ces réserves, se faisant ainsi complice des stratégies de déstabilisation du Venezuela.

Juan Guaidó et Boris Johnson à Downing Street.

Il ne fait aucun doute, c’est confirmé par de nombreuses déclarations officielles, que les USA et leurs affidés ont pour objectif de déstabiliser le Venezuela par le biais de sanctions contre son peuple afin de renverser son gouvernement et d’en imposer un autre en fonction de leurs propres intérêts. Un simple “remake” de nombreux précédents d’incitations au coup d’État ou même des assassinats de présidents dans le cadre d’actions directes ou clandestines. Récemment, le Venezuela a été témoin de plusieurs tentatives de débarquement de mercenaires et d’assassinat du président, le tout avec la participation des USA et de leurs alliés complices de l’époque, le gouvernement et les autorités colombiennes.

– En 2022, les partis vénézuéliens ont voté la destitution du “président par intérim”, mais l’or est toujours séquestré à la Banque d’Angleterre.

La situation des réserves d’or vénézuéliennes n’est en réalité qu’un exemple du comportement des grandes puissances. Elles utilisent des sanctions contre des pays plus faibles pour montrer au monde qu’elles sont aux commandes et imposer leurs “propres” concepts de justice.

Le Venezuela souffre actuellement de plusieurs affaires, toutes imposées par les USA et certains pays de l’UE :

La présidence du Venezuela : l’un des prétextes et l’une des justifications du comportement des USA et de leurs alliés pour ces affaires est aussi grotesque qu’illégal. Ils se donnent tout simplement le droit de décider eux-mêmes qui doit être le président du Venezuela. Les USA ont imposé un certain Juan Guaidó comme “président intérimaire autoproclamé”. Pour cela, ils ne tiennent évidemment pas compte des élections présidentielles vénézuéliennes de 2018, de leurs résultats annoncés par leur Conseil National Électoral et reconnus par des centaines d’observateurs internationaux et avant tout par 6 248 864 citoyens vénézuéliens qui, avec 67,84 % des voix, ont réélu Nicolás Maduro comme leur président pour la période 2019-2025 contre le second candidat, qui n’a recueilli que 20,93 % des suffrages.

Ainsi, depuis 2019, mais sans aucune preuve, ils ont inventé une prétendue fraude électorale.  Les USA et d’autres gouvernements, dont le britannique, décident eux-mêmes que le président légitime du Venezuela s’appelle Juan Guaido, qui comme par hasard s’avère un excellent complice pour faire main basse sur le magot.

Le dernier butin de l’Empire britannique : 930 millions d’or vénézuélien

L’or séquestré en Angleterre : Personne de sensé ne peut penser que l’Angleterre a vraiment besoin de thésauriser la réserve d’or que le Venezuela a déposée dans sa banque, que son nouveau roi a démontré au monde en présentant ses richesses en utilisant pour son couronnement un carrosse estimé à plus de 3,6 millions d’euros avec ses 2,75 tonnes d’or, de diamants et d’autres pierres précieuses, bien que certains se demandent combien de pays l’Angleterre a dû piller pour posséder autant de richesses… bien que le célèbre écrivain Oscar Wilde ait écrit que « ’Angleterre n’a jamais rien créé, elle se contente de piller et n’a que trois produits notables : le thé, le whisky et mes livres… Le thé est chinois, le whisky est écossais, et moi irlandais… »

Pendant ce temps, le tribunal de commerce anglais, par la voix de la juge Sara Cockerill, a refusé au gouvernement vénézuélien son or et s’est prononcé en faveur de la junte nommée par Juan Guaidó, un président fantôme. L’appropriation abusive et inhabituelle de ces réserves se poursuit à Londres. Il semble que la justice britannique soit “soumise, subordonnée, bâillonnée aux décisions de la Couronne britannique”, comme l’a déclaré la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodríguez.

Une compagnie pétrolière soumise à intervention aux USA : CITGO, créée en 1965 aux USA par Cities Service Company, a été rachetée en 1982 par Occidental Petroleum Corporation. En 1986, PDVSA, LA compagnie pétrolière nationale vénézuélienne, achète 50 % de ses parts et acquiert le reste en 1990. Elle possède actuellement plus de 10 000 stations-essence et deux raffineries. C’est une filiale de Petróleos de Venezuela, basée à Houston, qui commercialise du pétrole, de l’essence et des huiles. Suite à l’intervention usaméricaine, le Venezuela estime qu’elle produit une perte mensuelle de 900 millions de dollars par mois. Comme dans le cas de l’or en Angleterre, compte tenu du nombre de sociétés de distribution d’essence aux USA, il semble que l’intention réelle de cette intervention soit autre, et pas seulement cette activité commerciale.

Un avion-cargo détourné en Argentine : un Boeing 747-300 Cargo appartenant à la société publique vénézuélienne de transport de marchandises Emtrasur est détenu avec son équipage (qui sera bientôt libéré) à l’aéroport international d’Ezeiza, en Argentine, depuis 2022. Emtrasur a acheté l’avion à la compagnie iranienne Mahan Air, mais les USA affirment que la loi usaméricaine exige que les achats et les ventes de biens fabriqués avec des technologies usaméricaines, comme Boeing, leur soient notifiés. Malgré l’opposition du gouvernement argentin à la livraison de cet avion, la justice usaméricaine a l’intention d’agir au nom de la justice argentine. Dans ce cas, il semble que l’objectif des USA, outre le fait de créer des dommages supplémentaires au Venezuela, soit de démontrer qui commande, en d’autres termes, qui est le “gendarme du monde”.

Alex Saab

Un diplomate emprisonné aux USA : Le diplomate vénézuélien Alex Saab, en mission internationale, visitait des pays amis pour approvisionner en nourriture, médicaments et carburant le peuple vénézuélien, en raison des pénuries causées par les sanctions contre le Venezuela. Lors d’une escale au Cap-Vert, il a été détenu arbitrairement en juin 2020 et, dans ce qui ressemblait plus à un enlèvement qu’à une extradition légale, USA ont imposé son transfert à Miami où il est emprisonné depuis octobre 2021. Initialement accusé de neuf crimes, son chef d’accusation a ensuite été réduit à un seul. Alex Saab s’est vu retenir par le bureau du procureur usaméricain du district sud de Floride – qui a levé son immunité diplomatique – un chef d’accusation de blanchiment d’argent passible d’une peine de 20 ans de prison en cas de condamnation. Une nouvelle démonstration de qui se considère le “gendarme du monde”.

Près d’un millier de sanctions unilatérales imposées : il ne s’agit là que de cinq exemples parmi tant d’autres et dans le cadre des quelque mille sanctions imposées unilatéralement par les USA et leurs alliés de l’UE à l’encontre du Venezuela. Il s’agit essentiellement de sanctions visant à priver le peuple de médicaments, de nourriture et de produits de première nécessité, qui sont étendues à d’autres pays amis souhaitant commercer librement avec le Venezuela. L’objectif est de causer un préjudice grave aux citoyens vénézuéliens afin de déstabiliser le pays et de justifier une intervention aux fins classiques de piller principalement ses ressources naturelles et de s’emparer de sa position géostratégique.

Dans le cas spécifique de sa réserve d’or déposée à la Banque d’Angleterre, c’est la raison pour laquelle le peuple vénézuélien peut chanter à Charles III « Dieu sauve le Roi ! Qu’il le rende victorieux des usurpateurs. Qu’il ait la noblesse de restituer notre or. Qu’il ait un long règne et que nous ayons la santé et la nourriture grâce à notre or. Dieu sauve le Roi ! »

Jean Araud

«¡God Save the King! ¡King save the gold!» Pag.13 Le Courrier de l’Orénoque, Caracas le 12 mai 2023

Edité par María Piedad Ossaba

Traduit par Fausto Giudice

En Español:“¡God Save the King! ¡King save the gold!”

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