2022 dans la République bolivarienne du Venezuela

En 1998, il y a 24 ans, lors d’élections démocratiques, la majorité du peuple vénézuélien a rejoint les rangs de la révolution bolivarienne menée par Hugo Chávez et l’a élu président de la République. En 2022, le Venezuela n’a été qu’une année de plus dans la longue épopée de la révolution bolivarienne et, comme l’avait prévenu Chavez, “qui a dit que ce serait facile ?”

2022 restera dans l’histoire du Venezuela et de son peuple comme la continuation des situations des années précédentes, avec quelques nouveaux scénarios qui suscitent l’inquiétude, tandis que d’autres donnent l’espoir d’un Nouveau Monde Possible auquel aspire le peuple vénézuélien. En 2022, son peuple a réussi à résister aux sanctions sévères dans la paix, avec courage et dignité.

Sanctions anciennes et nouvelles

  • Les USA et leurs alliés de l’Union européenne ont renforcé leurs sanctions contre les fournitures médicales, les produits de base, les pénuries de carburant, les blocages de comptes bancaires et les réserves d’or.
  • L’hyperinflation, en réalité l’hyper-spéculation induite par des trafiquants sans scrupules et le “dollar criminel”, a continué.
  • Les USA et l’UE ont continué à soutenir un président intérimaire vénézuélien autoproclamé et des Vénézuéliens, supposés être des expatriés politiques, qui ne sont que des fugitifs de la justice pour des crimes d’incitation à la violence avec des victimes et d’usurpation de biens publics.
  • Le diplomate vénézuélien Alex Saab, dont le seul crime a été sa mission d’obtenir de la nourriture, des médicaments et du carburant pour son peuple, sans commettre aucun crime sur le sol usaméricain, est toujours emprisonné aux USA, après avoir été kidnappé au Cap-Vert.
  • Les blocus et les sanctions coercitives, criminelles et unilatérales poursuivent leur objectif de déstabiliser le gouvernement vénézuélien, de susciter une révolte populaire pour justifier une intervention sous la bannière présumée de la liberté, afin de s’approprier les actifs et les richesses du pays.

Pour conclure 2022, en décembre, le Sénat usamericain a adopté la “Loi Bolivar” (“ Loi interdisant les transactions et les contrats avec le régime autoritaire illégitime du Venezuela”) pour légaliser ses sanctions unilatérales et transformer le président Nicolás Maduro, élu et réélu à la majorité absolue, en un président illégitime

En bref, le Venezuela est confronté aux USA, qui entendent porter un jugement sur la justice dans le monde entier et approuver ou non les résultats électoraux d’autres nations.

Année de la résistance dans la paix, le courage et la dignité

Les USA et leurs alliés ont échoué car il n’y a pas eu de soulèvement populaire au Venezuela et, au contraire, une année de paix a été imposée.

  • Le Venezuela reste ce qu’il est historiquement : une nation qui n’a déclaré la guerre à personne, sauf pour son indépendance, qui n’a pas envahi ni pris de territoire étranger.
  • Le président Maduro est reconnu comme président par plus de 190 nations qui ont voté en 2021 à l’Assemblée générale des Nations unies contre 16 nations.
  • L’Assemblée nationale a terminé ses sessions pour légiférer avec la participation de députés démocratiquement élus des partis d’opposition.
  • Des divergences ont été observées entre les secteurs de l’opposition au point que leur président intérimaire auto-élu pourrait disparaître en 2023 sans avoir rien fait pour le pays, mais plutôt en pillant ses biens comme d’autres apatrides qui jouissent de leurs fortunes mal acquises dans des pays qui partagent leurs butins. Le peuple attend en paix que la justice agisse ou que le temps le fasse, comme c’est parfois le cas.
  • Sur les points ci-dessus, il est probable que les médias internationaux continueront à publier leurs manipulations pour tromper leur public mais ils ont perdu toute crédibilité auprès du peuple vénézuélien qui les ignore.
  • Le Venezuela continue de faire face au Covid-19 grâce aux vaccins russes et chinois. La population est vaccinée gratuitement et la discipline de la population est mise en avant. Le gouvernement se limite, sans mesures autoritaires, à des recommandations de biosécurité qui sont respectées dans les lieux publics. En conséquence, le Venezuela figure parmi les pays qui comptent le moins de victimes par million d’habitants.
  • Malgré les sanctions et les blocus, les “FarmaMobiles” continuent de distribuer des médicaments à un prix abordable ; le gouvernement garantit un logement décent à la population grâce à son programme Misión Vivienda, qui a permis de livrer plus de 4 millions de logements ; les centres de santé continuent de fonctionner, fournissant des services médicaux gratuits, humains et de qualité dans tout le pays.

Face à l’hyper-spéculation induite et au blocage des produits alimentaires, 6 millions de boîtes de nourriture sont distribuées chaque mois à des prix ridiculement bas. Ce programme a débuté en 2016 grâce à l’approvisionnement de pays alliés, dont l’Iran et la Turquie, mais il est pertinent de noter que ces derniers mois, la plupart de ces produits sont fabriqués au niveau national.

Quelques espoirs pour 2023

  • Le principal espoir du peuple vénézuélien est de vivre en paix. Contrairement aux années précédentes, il n’y a eu en 2022 aucune barricade violente de l’opposition, aucune tentative d’invasion sérieuse par des paramilitaires ou des mercenaires et aucune nouvelle tentative d’assassinat contre le président n’a eu lieu 
  • Comme au temps du “Far West et de ses Cowboys”, les USA ont offert en 2020 15 millions de dollars pour toute information permettant de capturer le « président vénézuélien trafiquant de drogue ». En novembre, lors de la COP27, John Kerry, représentant des USA, et Emmanuel Macron, président de la France, ont été vus serrant amicalement la main de Nicolás Maduro. Si l’on ajoute la récente visite d’une délégation de Washington à Caracas pour rencontrer “Monsieur le Président Maduro” et l’invitation de Macron à Paris à “Monsieur le Président Maduro”, 2023 offrira-t-il de nouvelles relations saines avec ces pays, au-delà de leurs besoins énergétiques ?
  • Emmanuel Macron echange avec le president venezuelien Nicolas Maduro lors de la Cop27
  • Un autre espoir pour le peuple vénézuélien est la nouvelle situation dans la Colombie voisine. Grâce à son nouveau président Gustavo Petro, les frontières ont été rouvertes et les relations diplomatiques rétablies avec ce pays qui a subi plus de 6 décennies de guerre civile, qui compte 6 millions de réfugiés au Venezuela, qui s’est prêté au jeu d’une base d’opérations usaméricaine pour attaquer le Venezuela, sans parler des relations entre la Colombie et les USA en tant que grand producteur et consommateur de drogues.
  • Au début de ce bilan de 2022, nous nous référions à la continuité. En 1982, il y a 40 ans, le lieutenant-colonel Hugo Chávez et un petit groupe de militaires patriotes ont créé l’Armée révolutionnaire bolivarienne 200 qui ont prêté serment au pied de l’arbre mythique Samán de Güere, dans l’esprit de refuser de vivre dans un pays riche peuplé de pauvres. En 1992, il y a 30 ans, Hugo Chávez a pris la tête d’une rébellion militaire qui n’a pas atteint son objectif “pour l’instant”. L’année suivante, le Congrès national a destitué le président de l’époque et, au terme d’une longue procédure, la Cour suprême de justice l’a déclaré coupable de détournement de fonds et a lancé un mandat d’arrêt à son encontre. En 1998, il y a 24 ans, lors d’élections démocratiques, la majorité du peuple vénézuélien a rejoint les rangs de la révolution bolivarienne menée par Hugo Chávez et l’a élu président de la République. En 2022, le Venezuela n’a été qu’une année de plus dans la longue épopée de la révolution bolivarienne et, comme l’avait prévenu Chavez, “qui a dit que ce serait facile ?”.

Jean Araud pour La Pluma et Tlaxcala. « Edition spéciale Bilan 2022 »

Original: 2022 en la República Bolivariana de Venezuela

Traducido por Fausto Giudice

Editado por María Piedad Ossaba