Le chemin tortueux de la justice transitionnelle en Tunisie : le procès emblématique des assassins de Fayçal Baraket

Faysal Baraket, un joven estudiante y militante islamista, fue torturado hasta la muerte el mismo día de su arresto, el 8 de octubre de 1991, en la comisaría de Nabeul.

En cette matinée ensoleillée du début du mois de mars, dix minutes avant le début du procès, Jamel Baraket se montre optimiste. « Cinq des accusés sont présents ; cette fois, c’est sérieux », a-t-il expliqué aux représentants de quelques organisations de la société civile qui suivent de près l’affaire de son frère Fayçal, une des figures les plus emblématiques des victimes de la répression exercée par la dictature de Ben Ali.

Fayçal Baraket, jeune étudiant et militant islamiste, a été torturé jusqu’à la mort le jour même de son arrestation, le 8 octobre 1991, au commissariat de Nabeul. Mais les autorités ont falsifié le rapport d’autopsie, en mentionnant que son décès était dû à un accident de la route. Un examen ultérieur a démontré qu’il était mort des suites d’une hémorragie interne après avoir été sodomisé avec une barre de fer. Depuis, et en dépit des difficultés, sa famille n’a jamais baissé les bras et reste déterminée à traîner ses bourreaux et leurs complices devant la justice.

Le « procès Baraket » s’inscrit dans le cadre du processus de justice transitionnelle mis en place en Tunisie au lendemain de la révolution de 2011 et se donne pour objectif la réconciliation nationale en révélant la vérité sur les crimes d’État, en indemnisant les victimes et en faisant en sorte que les coupables soient tenus responsables devant la société.

Au cœur de ce processus, l’Instance vérité et dignité (IVD), qui a examiné durant les quatre années de son mandat plus de 62.000 dossiers présentés par les victimes, reconnaît tous les types de mauvais traitements, depuis les licenciements jusqu’aux assassinats ou actes de torture auxquels se livrent les forces de police.

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La famille Baraket sur les escaliers du tribunal de Nabeul : la mère de Fayçal, aux côtés de ses fils Jamel à sa droite, Kaïs et Hatem, à sa gauche.

Ricard González Samaranch

Source: Tlaxcala, le 21 avril 2019

Publié par  Equal Times