2022, une année de grands succès pour la diplomatie bolivarienne

Enfin, dans le cadre de la sauvegarde des intérêts nationaux, la diplomatie bolivarienne a soutenu la position du Venezuela devant les organisations internationales, en exerçant une défense ferme de la souveraineté sur le territoire de l’Essequibo guyanais.

Au cours de l’année qui s’achève, le gouvernement vénézuélien a développé une forte activité internationale dans le but de continuer à faire voler en éclats le blocus écrasant conçu par Washington dans le cadre de sa stratégie d’isolement du pays et de sa politique de renversement du gouvernement du président Nicolás Maduro.

Briser l’exclusion que l’on voulait appliquer au Venezuela a nécessité l’apprentissage, le développement et la pratique d’une méthodologie adéquate et d’un schéma de travail intelligent qui a abandonné certains des moules traditionnels de la diplomatie, afin d’affronter avec succès le nouveau moment qui a commencé à être entrevu au milieu de l’année dernière, lorsque les premières manifestations de l’échec de la politique d’isolement du Venezuela sur la scène internationale ont été observées.

Delegacion de USA en Venezuela.

Ce n’est un secret pour personne que la principale tâche de la politique étrangère du Venezuela à l’heure actuelle est le rétablissement complet des relations avec les USA. Le gouvernement bolivarien a précisément établi que cela sera possible sur la base du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures. Pour avancer sur cette voie, le Venezuela a exigé l’élimination des 763 sanctions directes ainsi que des plus de 900 actions de toutes sortes qui constituent un total de plus de 1 600 mesures coercitives unilatérales que Washington a adoptées contre le peuple vénézuélien.

Les pourparlers au Mexique entre le secteur terroriste de l’opposition dirigé par Washington (qui représente 18 % de l’ensemble de l’opposition vénézuélienne) sont en réalité une couverture pour une négociation entre l’administration du président Joe Biden et celle du président Nicolás Maduro. Biden agit en fonction d’un rapport de forces interne défavorable qui l’empêche de révéler ouvertement qu’il négocie avec Caracas. Il utilise donc le secteur le plus arriéré et discrédité, et donc le plus subordonné et gérable, de la droite locale comme porte-parole officieux de la politique usaméricaine. Le fait que le dialogue se déroule au Mexique et non sur le territoire national répond au besoin de Washington de contrôler directement le fil de la conversation, étant donné qu’en n’ayant pas de relations diplomatiques avec le Venezuela, il est absent du pays pour intervenir dans les décisions de la classe politique locale subordonnée afin de gérer directement les opérations sur le terrain.

Il semblait que le voyage de Juan González, directeur pour les Amériques du Conseil national de sécurité des USA, à Caracas en mars 2022, ouvrirait un espace de dialogue direct entre les deux pays mais, en réalité, cette visite obéissait au besoin des USA d’explorer le marché de l’énergie après le début de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine. En fait, cette réunion a dû être dissimulée à l’opinion publique usaméricaine, facilement manipulée, suite au prétendu intérêt de Biden pour négocier la libération de citoyens usaméricains détenus au Venezuela.

L’intention de Biden de s’écarter de la “politique ratée” de Donald Trump contre le Venezuela afin de la rendre plus “efficace” dans la poursuite de l’objectif de ses deux prédécesseurs – le renversement de Maduro – l’a conduit à maquiller cet objectif, notamment parce qu’il a besoin d’alternatives face à la possibilité d’une crise énergétique mondiale aux dimensions insoupçonnées au cas où la guerre en Ukraine se prolongerait.

Après l’échec du Groupe de Lima en tant qu’instrument opérationnel pour le renversement de Maduro et la disparition politique de la plupart de ses protagonistes, Biden a insisté sur les tentatives d’isolement du Venezuela. En conséquence, Caracas n’a pas été invité au “Sommet des Amériques” qui s’est tenu à Los Angeles en juin de cette année.

La réponse du gouvernement vénézuélien a été d’organiser – en même temps que le sommet – une tournée de la région eurasienne au cours de laquelle le président Maduro a visité certains des pays qui jouent un rôle de premier plan dans le nouveau système international qui se fraie un chemin : la Turquie, l’Algérie, l’Iran, le Koweït, le Qatar et l’Azerbaïdjan constituent le large éventail de nations avec lesquelles le Venezuela a renforcé ses relations en vue d’étendre la coopération, le commerce et les investissements dans divers domaines de l’économie et des services, en mettant l’accent sur l’agriculture, le tourisme, la finance, la logistique, l’industrie, l’exploitation minière et, bien entendu, le secteur énergétique.

L’Iran et le Venezuela signent des accords de coopération sur 20 ans : Nicolás Maduro et Ebrahim Raisi.

De même, le Venezuela a continué d’apporter son expertise à l’étude et à la connaissance pratique des mesures et actions qui lui permettront de contourner le blocus économique, commercial et énergétique illégal décidé par les USA et l’Europe. De même, le président Maduro a poursuivi un dialogue politique visant à échanger des idées qui permettront au Venezuela de jouer un rôle important dans le monde de demain.

En termes de politique régionale, le Venezuela a continué à progresser dans son processus de réintégration après la prise de distance de nombreux pays du continent qui ont choisi de suivre les USA en pariant sur le renversement du président Maduro. Depuis 2020, le pays a assisté au retour des ambassadeurs plénipotentiaires du Mexique, du Honduras, du Pérou, de l’Argentine, de la Colombie et de l’Uruguay, et très probablement du Brésil l’année prochaine, créant une situation différente de celle créée en 2019 lorsque les USA ont essayé de construire une institution étatique parallèle dans le pays qui a reçu le soutien de la plupart des gouvernements de droite de la région.

Le rétablissement complet des relations bilatérales avec la Colombie a eu un impact particulier compte tenu du grand nombre de citoyens de chaque pays résidant dans l’autre et de la multitude d’intérêts communs en matière d’échanges économiques et commerciaux, ainsi que de la nécessité de concevoir une politique commune pour établir des règles de fonctionnement mutuellement avantageuses le long de la longue frontière de 2219 km entre les deux pays.

Première rencontre entre le président de la Colombie, Gustavo Petro, et le président du Venezuela, Nicolás Maduro.Photo : Miguel Gutiérrez (EFE)

La possibilité qu’une situation similaire commence à émerger l’année prochaine dans les relations avec le Brésil, suite à l’accession de Lula Da Silva à la présidence, entraînera une stabilisation totale des deux principales frontières terrestres du Venezuela, générant des conditions de stabilité et de gouvernabilité, Il en résultera une situation positive pour le pays, notamment parce que les grandes tensions en matière de sécurité nationale vécues dans un passé récent feront place à la recherche de solutions par le dialogue et la négociation afin de coordonner les actions de lutte contre le trafic de drogue, le terrorisme et le crime organisé.

Enfin, dans le cadre de la sauvegarde des intérêts nationaux, la diplomatie bolivarienne a soutenu la position du Venezuela devant les organisations internationales, en exerçant une défense ferme de la souveraineté sur le territoire de l’Essequibo guyanais. À cette fin, la vice-présidente Delcy Rodríguez s’est rendue à La Haye, aux Pays-Bas, pour présenter la position du Venezuela devant la Cour internationale de justice lorsque la Guyane a violé l’accord de Genève de 1966 pour servir les intérêts des grandes transnationales de l’énergie qui se disputent les riches gisements énergétiques du territoire.

Sergio Rodríguez Gelgfenstein pour La Pluma et Tlaxcala. Édition spéciale Bilan 2022

Original: 2022, un año de grandes éxitos de la diplomacia bolivariana

Traduit par Fausto Giudice

Edité par María Piedad Ossaba