J’entends jour après jour dans les médias des appels à la responsabilité citoyenne pour que nous respections ces normes de conduite qu’on nous demande et ne mettions pas en danger la vie des travailleurs de la santé, afin que nous ne nous relâchions pas maintenant que la pandémie semble s’atténuer.
« Comme j’avais envie de revenir à la nouvelle normalité ! »-Dessin de JR Mora
Mais ce qui me manque, ce sont des appels similaires à la responsabilité de l’État, des institutions, qu’ils ne se relâchent pas non plus et commencent à acquérir et à fournir à ces travailleurs de la santé toutes les ressources essentielles pour effectuer leur travail correctement, sans héroïsme ni exploits à applaudir chaque soir, sans avoir à risquer leur vie au-delà de ce qu’implique leur profession.
Je n’ai vu aucun travailleur de la santé demander des applaudissements. Ce que j’ai vu, c’est une infinité de témoignages d’infirmières, de médecins demandant des respirateurs, des lits, des défibrillateurs, des équipements de protection, parmi tant d’autres ressources qui font défaut, ainsi que davantage de personnel de santé et d’hôpitaux.
C’est l’État qui ne devrait pas se relâcher et commencer à voir grand, avec une vision de l’avenir, car ni les chars Léonard, ni les sous-marins S-80, ni les discours du roi ne vont nous sauver de la résurgence de l’ennemi ou des prochains virus qui feront leur apparition. Pas plus que le crétinisme de ceux qui espèrent seulement revenir à la « normalité » qui nous a conduits à cette débâcle.
(Preso politikoak aske)
« Nous ne pouvons pas revenir à la normalité, parce que c’était la normalité qui était le problème-Dessin de Juan Kalvellido, Kuaderno de bitákora
Koldo Campos Sagaseta, Cronopiages
Original: A propósito de ser responsables
Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي
Source Tlaxcala, le 19 mai 2020