Échec du show anticubain à l’ ONU

Le Ministère des Relations Extérieures de Cuba a émis une déclaration qui révèle l’échec d’un show anti-cubain, mis en scène à l’ ONU par le gouvernement des USA pour essayer de justifier le blocus. Ci-dessous le texte intégral de la déclaration

Le Ministère des Relations Extérieures de Cuba a émis une déclaration qui révèle l’échec d’un show anti-cubain, mis en scène à l’ ONU par le gouvernement des USA pour essayer de justifier le blocus. Ci-dessous le texte intégral de la déclaration.

Comme on l’a déjà signalé, cette action s’inscrit dans une suite de déclarations faites contre notre pays au cours des dernières semaines par des hauts fonctionnaires du gouvernement des USA, et qui font preuve d’une hostilité croissante envers Cuba et la Révolution Cubaine.

Il faut remarquer qu’elle a lieu seulement deux semaines avant le vote par l’Assemblée Générale de l’ONU du projet de résolution intitulé « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des USA contre Cuba ».

 Ce genre d’actions a pour objectif d’inventer des prétextes pour maintenir ou intensifier le blocus, qui constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits humains des Cubaines et des Cubains.

Le gouvernement des USA  n’a aucune autorité morale pour critiquer Cuba.

Au lieu de se préoccuper des prétendus « prisonniers politiques » qui, d’après eux, existeraient à Cuba, il devrait se préoccuper des violations des droits humains qui ont lieu sur son propre territoire. Dans notre pays il n’existe pas de prisonniers politiques depuis le triomphe de la Révolution en 1959. 

Un pays dont le système électoral est corrompu par nature et dont le gouvernement, composé de millionnaires, a pour fonction d’appliquer des mesures barbares contre les familles les moins fortunées, les pauvres, les minorités et les immigrants, ne peut pas parler de droits humains et de démocratie. Un pays où, lors des campagnes électorales et des procès politiques, il n’existe aucune limite éthique, où l’on encourage la haine, la division, l’égoïsme, la calomnie, le racisme, la xénophobie et le mensonge. Où l’argent et les intérêts patronaux décident de qui sera élu.

Aux USA, on refuse le droit de vote à des centaines de milliers de citoyens, parce qu’ils sont pauvres. Dans neuf États, ceux qui doivent s’acquitter de factures légales ou d’amendes pénales ne peuvent pas voter. Dans l’Alabama, plus de 100 000 personnes endettées ont été rayées des listes électorales en 2017.

Les moyens d’information sont la chasse gardée des élites capitalistes. Un groupe minuscule d’entreprises contrôle les informations que le public reçoit, tandis que toute version ou opinion divergente est supprimée ou marginalisée.

C’est une honte que, dans le pays le plus riche du monde, près de 40 millions de personnes vivent en situation de pauvreté, 18,5 millions en état d’extrême pauvreté et 5,3 millions en état de pauvreté absolue. La vie des « SDF » est misérable. En 2016, 553 742 personnes dormaient dans la rue aux USA. 

La conception et l’application de la politique ont été confisquées par ce qu’on appelle les « intérêts particuliers », c’est à dire l’argent des entreprises. L’absence de garantie dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la sécurité sociale, les restrictions dans le domaine syndical et la terrible discrimination de genre sont des réalités quotidiennes.

Les femmes des USA sont clairement discriminées au travail et perçoivent toujours des salaires inférieurs à ceux des hommes pour un travail égal. Le niveau de pauvreté, la santé et la sécurité des enfants sont des problèmes préoccupants. Les personnes handicapées sont violemment agressées. Le harcèlement sexuel et les violences généralisées génèrent de nombreuses plaintes et protestations. Les meurtres de personnes LGBT ont augmenté en 2017, dans le cadre d’une discrimination persistante contre cette communauté dans les   législations locale et fédérale.

Aux  USA, le patrimoine moyen des familles blanches est sept fois supérieur au patrimoine moyen des familles noires. Plus d’une famille noire sur quatre a un patrimoine net nul ou négatif. Le taux de chômage des Noirs est pratiquement le double de celui des Blancs.

Le gouvernement des USA  devrait répondre de la mort des 987 personnes abattues en 2017 par  des agents des forces de l’ordre chargés d’appliquer la loi. Selon ces chiffres, les Afro-américains, qui constituent 13 % de la population, représentaient pratiquement 23 % des victimes. 

Il existe une discrimination raciale systématique dans  l’application de la loi et dans les instances judiciaires. Les contrevenants noirs de sexe masculin ont été condamnés, en moyenne, à des peines supérieures de  19,1% à celles de leurs équivalents blancs jugés pour des délits similaires.

Les crimes racistes ont atteint un niveau record ces dernières années : rien que pour l’année 2016, on a enregistré un total de 6 121 crimes racistes aux  USA.

Les délits violents sont en augmentation. Le gouvernement de ce pays, au service du lobby des armes à feu, n’exerce aucun contrôle réel sur celles-ci, ce qui provoque une augmentation constante des homicides, y compris d’adolescents.

Les USA devraient mettre fin à la séparation des familles de migrants et à la réclusion de centaines d’enfants, y compris dans des cages, où ils sont séparés de leurs parents.

Alors que les USA se désengagent des mécanismes  de défense des droits humains existant dans le cadre des Nations Unies, Cuba y maintient un niveau élevé d’activité et de coopération, ce qui lui a valu le respect des organes pertinents de l’Organisation et des États membres

Les USA, instigateur et soutien de sanglantes dictatures militaires dans notre région, avec la complicité de l’OEA, ont déclaré que la Doctrine Monroe restait en vigueur et pleinement applicable comme instrument de politique extérieure, au mépris complet de la Proclamation de l’Amérique latine et de la  Caraïbe comme Zone de Paix.

Dans l’archipel cubain, les seuls prisonniers à être  privés de leurs droits et de leur dignité, torturés et confinés pour de longues périodes, sans base légale, sans recours aux tribunaux ni procès légaux, sont ceux que le gouvernement des USA  maintient enfermés dans le centre de détention arbitraire et de torture de la base navale de Guantánamo, partie du territoire cubain qu’il occupe illégalement. 

Lors de la session de lundi de la Commission des Questions Socio-Humanitaires de l’Assemblée Générale des Nations Unies, la Représentante Permanente de Cuba, l’ambassadrice Anayansi Rodríguez Camejo, a dénoncé cette provocation, clairement condamnée par 11 pays. L’ambassadrice des USA à l’ECOSOC n’a pu avancer aucun argument et s’est retrouvée complètement isolée.

Le Bureau de Coordination du Mouvement des Pays Non Alignés, convoqué d’urgence, s’est réuni avec la participation de 91 délégations, dont 17 sont intervenues pour s’opposer expressément à cette manœuvre calomnieuse.

Les Missions Permanentes de Bolivie, du Nicaragua et du Venezuela y ont affirmé leur solidarité avec Cuba. Comme on le voit sur les images de la télévision, les États membres et les autres invités, presque sans exception, ont refusé de participer à la farce de ce mardi, à laquelle n’ont assisté que des « représentants » de prétendues organisations « non gouvernementales » financées par le Département d’État, et une poignée de faire-valoir stipendiés par celui-ci ou par ses prête-noms.

L’ambassadrice des USA, malmenée hier devant  l’ECOSOC, a pris la parole  ; le modérateur de cette « table ronde » était un ancien chef de la Section des Intérêts US à La Havane dans les années 90, qui connaît personnellement les apatrides salariés par le Bureau de la Démocratie, des Droits Humains et du Travail du Département d’État US.

Un exemple du genre de ces invités sont deux  salariés des USA dans le cadre de leur politique anti-cubaine, utilisés rien moins que comme  «  panélistes ». Ils dirigent les organisations « Institut de la Race, de l’Équité et des Droits Humains » et l’« Observatoire Cubain des Droits  Humains ». La première de ces organisations a reçu 290 000 dollars des autorités US, tandis que la seconde en a reçu 67 434,destinés à subvertir l’ordre constitutionnel cubain.

Bien sûr, l’hystérique Secrétaire Général de l’OEA, qui a fait une pause dans sa campagne personnelle d’agressions infâmes contre la Révolution Bolivarienne et Chaviste pour faire du tourisme événementiel à New York, ne pouvait pas rater ce show.

Respectant scrupuleusement les conditions publiées par le Département d’État, 22 représentants de 9 ONG USaméricaines qui  militent pour la fin du  blocus et la normalisation des relations avec Cuba se sont inscrites pour participer à cette réunion.  Curieusement, toutes sauf une en ont été empêchées   par ces amphitryons qui n’avaient vraiment rien de démocrates. D’autres invités ont été expulsés de la salle.

Les journalistes, qui ont fini par former la majorité des présents, semblaient amusés ou résignés, dans le cas de ceux dont la fonction était de satisfaire les desiderata des propriétaires ou des éditeurs de la rentable industrie de la désinformation.

C’est un motif de grande préoccupation qu’on ait autorisé la tenue d’un tel « événement » anti-cubain  dans le cadre officiel de l’Organisation des Nations Unies et que cela ait eu lieu pendant la Journée Mondiale de l’Alimentation, précisément par un État qui a voté contre la résolution intitulée « Le droit à l’alimentation » du Conseil des Droits Humains et de l’Assemblée Générale.

Pour ce faire, les normes qui régissent l’utilisation des salles et de services des Nations Unies ont été violées. Celles-ci précisent que « ne peuvent y avoir lieu que les événements qui sont en conformité avec les objectifs et les principes des Nations Unies et qui sont justifiés par leur pertinence vis-à-vis des travaux de l’Organisation ». 

Le Département d’État US prétend une fois de plus utiliser les installations des Nations Unies comme s’il s’agissait de sa chasse gardée. Le Ministère des Relations Extérieures [de Cuba] dénonce le fait qu’une action de ce genre ne peut être considérée comme conforme aux objectifs et aux principes de l’Organisation, ni pertinente dans le cadre de ses travaux, alors qu’elle est dirigée spécifiquement contre l’indépendance et le droit à la libre détermination d’un État membre, et dans le cadre d’une campagne hostile de menaces, rejetée par la communauté internationale, contre Cuba.

 Le Ministère des Relations Extérieures sollicite respectueusement auprès du Secrétariat Général des Nations Unies l’ouverture d’une enquête rigoureuse et urgente sur ces événements, et que l’Assemblée Générale soit informée de manière opportune et appropriée de ses résultats, afin que soient adoptées des mesures pertinentes pour prévenir de tels actes d’agression contre des États souverains.

Ministerio de Relaciones Exteriores de Cuba

La Havana, le 16 octobre 2018

An 60 de la Révolution 

Original: Fracasa show anticubano en la ONU

Traduit par Jacques Boutard

Edité par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Source: Tlaxcala, le 25 octobre 2018