Appel de 39 réseaux et organisations de défense des droits humains adressé à :
Toutes les instances des Nations Unies
L’Union européenne
La Ligue des États arabes
Tous les libres du monde et les organisations de défense des droits humains
Salutations humaines empreintes de douleur et d’espoir,
Nous, un groupe d’organisations de défense des droits humains, vous adressons cet appel urgent à la lumière de l’escalade terrifiante de la violence et des combats armés dans le sud de la Syrie et dans d’autres régions. Ces affrontements ont commencé entre une minorité marginale rejetée par la majorité dans la province de Soueïda et certaines tribus bédouines, et ont dégénéré, après la chute de victimes innocentes, poussant la majorité des jeunes de Soueïda à défendre leurs villages et localités face à la poursuite des attaques menées par ces tribus bédouines contre les civils, avec le soutien de la direction des opérations militaires et de la sûreté générale qui en dépendent, au cours des dernières heures.
Ces événements ont fait plus de 204 victimes civiles documentées, ainsi que des dizaines de disparus, un bilan que la conscience humaine ne peut tolérer en silence.
En notre nom et au nom de tous ceux qui croient aux droits de l’homme et à l’humanité, nous condamnons avec la plus grande fermeté les massacres barbares perpétrés contre des civils sans défense. Nous dénonçons le ciblage de civils, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que la terreur infligée aux habitants par des tirs aveugles dans les zones résidentielles, en violation flagrante de toutes les normes et lois internationales et humanitaires. Ces événements ont eu lieu dans plusieurs villages et villes de la province de Soueïda.
Le pouvoir de fait à Damas, par l’intermédiaire de l’armée et des forces de sécurité qui lui sont affiliées, en utilisant des éléments incontrôlés issus des Bédouins de Lajat, proches de Soueïda, ainsi que des factions et éléments terroristes de nationalités étrangères affiliés à ce pouvoir, porte l’entière responsabilité de ces assassinats extrajudiciaires, des vols de biens, des agressions et de la terreur systématique exercée contre les habitants de Soueïda — des actes qui s’élèvent au rang de crimes contre l’humanité.
Alors que certains pays s’ingèrent dans les affaires syriennes, le silence international et arabe face à ces crimes et violations systématiques et étendues contre le peuple syrien est révoltant.
Nous demandons donc :
- À la communauté internationale et aux organisations de défense des droits humains d’exercer des pressions sur toutes les parties au conflit afin de cesser immédiatement toutes les hostilités, sans condition, pour préserver les vies civiles et la paix sociale.
- Le retrait de toutes les forces militaires du pouvoir de fait de toutes les villes et villages de la province de Soueïda, et l’éviction de tous les éléments extrémistes étrangers qui y sont affiliés.
- L’envoi d’une mission internationale indépendante pour enquêter sur les violations en cours, documenter tous les crimes contre l’humanité, et soumettre un rapport complet et transparent au Conseil de sécurité.
- La poursuite de tous les responsables des massacres et violations commises contre les civils, et leur traduction en justice devant les juridictions internationales, afin qu’ils soient tenus responsables de leurs crimes contre le peuple syrien.
- Que les organisations internationales et humanitaires assument leur responsabilité en apportant une aide humanitaire et médicale urgente et immédiate à tous les civils affectés, en levant le siège, en ouvrant des corridors sécurisés pour l’évacuation des blessés et des morts, et en assurant la protection et le soutien sanitaire et psychologique aux civils, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées.
- La cessation immédiate de toutes formes d’incitation sectaire et de violence organisée, que ce soit à travers les réseaux sociaux ou les médias, et la poursuite de tous les auteurs de crimes contre les civils devant une justice équitable, à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie.
- L’appel aux organisations des droits humains et internationales à mobiliser leurs ressources pour une campagne de plaidoyer sur les réseaux sociaux, afin de porter cette cause devant l’opinion publique mondiale.
- La cessation de toute forme d’ingérence étrangère et de soutien aux parties belligérantes, ainsi que l’arrêt de toute incitation à la violence.
- La déclaration de la province de Soueïda comme zone sinistrée, car ses habitants manquent de tout, notamment d’électricité, d’eau, et nombre d’entre eux sont sans abri depuis environ une semaine.
- L’appel à l’ouverture de corridors humanitaires sûrs depuis la Jordanie vers Soueïda, pour l’acheminement d’eau, de nourriture, de médicaments, de carburant et de fournitures médicales, après l’effondrement du système sanitaire et alimentaire et la quasi-totale coupure des communications et d’Internet.
La souffrance du peuple syrien sous le joug du pouvoir de fait est une honte pour l’humanité toute entière, et la communauté internationale doit agir immédiatement et ne pas faillir à son devoir de sauver des vies innocentes. La voix des victimes crie pour la justice, et les âmes des enfants innocents tombés dans ce conflit vous appellent à défendre la vérité, la justice et la dignité.
Signataires :
- Mouvement international des droits humains et des peuples (regroupant 21 organisations de divers pays)
- Union des syndicats indépendants de Jordanie
- Coalition mondiale de solidarité et de défense des prisonniers palestiniens
- Coalition des forces de la société civile kurde en Syrie
- Association de l’Union des comités de femmes palestiniennes
- Association jordanienne des droits humains
- Association Solidarité Civile Méditerranéenne – Tunisie
- Association Visions Féminines – Jordanie
- Réseau de soutien aux femmes – Jordanie
- Association Chandelles pour l’égalité
- École des Mères – Palestine
- Association de surveillance des droits humains irakiens
- Institut jordanien de solidarité féminine
- Protection des défenseurs des droits humains dans le monde arabe (Paris)
- Ligue tunisienne de défense des droits humains
- Réseau jordanien pour les droits humains et des peuples
- Réseau démocratique marocain de solidarité avec les peuples
- Comité médical syrien (Paris)
- Comité arabe des droits humains
- Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie
- Comité des droits de l’homme en Syrie
- Observatoire du monde arabe pour la démocratie et les élections
- Observatoire français des droits humains (Paris)
- Centre Shams pour les médias, les droits humains et la démocratie – Palestine
- Centre Khiam de réhabilitation des victimes de torture – Liban
- Centre tunisien pour la liberté de la presse
- Centre de Damas pour les études théoriques et les droits civils
- Centre d’Amman pour les études sur les droits humains
- Institut scandinave des droits humains – Fondation Haytham Manna (Genève)
- Institut du Golfe pour la démocratie et les droits humains
- Institut international pour la paix, la justice et les droits humains (Genève)
- Forum Houran pour la citoyenneté – Syrie
- Forum bahreïni pour les droits humains
- Organisation pour la défense des victimes de la violence (Genève)
- Organisation arabe des droits humains – Libye
- Organisation « Insan » pour les droits et les libertés – Yémen
- Maison de la Liberté pour la défense des droits humains et la lutte contre l’esclavage – Mauritanie
- Organisation des droits humains en Syrie (MAF)
- Commission internationale de soutien aux droits du peuple palestinien – HACHD
- Source:Tlaxcala