Prix Nobel de la paix pour Biden

Avec ce discours, le nouveau président des USA a commencé à gagner des points pour l’obtention du prix Nobel de la paix.

Biden et Poutine ont convenu de prolonger de cinq ans le Traité sur la réduction des armements stratégiques, également connu sous le nom de START III : les parties ont informé de manière différente sur la même question et le même événement …

 

Au milieu de tant de désolation et d’angoisse causées par la pandémie Covid-19 et la crise économique qu’elle a provoquée, l’humanité entière a reçu avec soulagement, plaisir et satisfaction la nouvelle que le président Biden avait accueilli favorablement la proposition du président Poutine de prolonger de cinq ans le Traité sur la réduction des armes stratégiques, également connu sous le nom de START III.

Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Biden a donné l’ordre de négocier immédiatement avec ses homologues russes l’accord qui expire le 5 février prochain et qui est le seul de ce type encore en vigueur après l’avalanche anti-multilatérale déclenchée par Donald Trump.

En plus de cette nouvelle, il y en a une autre qui, une fois publiée, a généré fraîcheur et détente dans l’environnement international : les présidents Poutine et Biden ont eu une conversation téléphonique le mardi 26, au cours de laquelle ils ont abordé différentes questions des relations bilatérales.

Mais les congratulations ne vont pas plus loin. Les lecteurs me pardonneront, mais je suis obligé d’expliquer (dans certains cas mot pour mot) comment les parties ont rapporté la conversation entre les deux présidents afin que chacun puisse tirer ses propres conclusions en fonction du langage utilisé et de l’humeur qui révèle le point de vue d’un pays et de l’autre sur le même sujet et le même événement.

Le Kremlin, sur un ton encourageant et dans un esprit de coopération bénéfique, a communiqué que le président Poutine avait félicité M. Biden pour le début de son administration, appelant à la « normalisation » des relations bilatérales, ce qui serait bénéfique pour les intérêts des deux peuples. La Russie a également voulu rappeler l’importance qu’elle attache au fait que le président des USA assume la responsabilité particulière qui lui incombe dans le « maintien de la sécurité et de la stabilité dans le monde ».

Le communiqué présidentiel russe a ensuite exprimé la satisfaction des deux présidents d’être parvenus à un accord pour prolonger START III, avec la conviction que dans les prochains jours toutes les procédures seront achevées pour mettre en œuvre les mécanismes d’application de cet important instrument juridique international qui maintiendra l’armement nucléaire dans les limites convenues.

Profitant de l’occasion, les deux présidents ont discuté d’autres aspects de l’agenda multilatéral sur des questions qui relèvent de la compétence des deux grandes puissances qui, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ont la responsabilité de maintenir la paix sur la planète. Dans ce cadre, ils ont abordé d’autres questions telles que « le retrait unilatéral des États-Unis du traité Ciel ouvert », le « problème de la préservation » du plan d’action global conjoint (PAGC) sur le programme nucléaire iranien, la résolution de la situation en Ukraine au niveau national et l’initiative russe de tenir un sommet des membres du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Le Kremlin a conclu que les deux hommes d’État « ont examiné les possibilités de coopération » sur le Covid-19, les questions économiques et commerciales. Il a conclu : « En général, la conversation entre les dirigeants de la Russie et des États-Unis a été de nature professionnelle et franche », ajoutant qu’ils avaient convenu de maintenir le contact.

Voyons maintenant comment le gouvernement usaméricain a rapporté le même fait par la voix de l’attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, qui a annoncé que la conversation faisait suite à un appel du président Biden à son collègue russe et qu’elle avait pour but de faire comprendre la volonté de son gouvernement de prolonger START III pour cinq ans. Mais aussi pour « réaffirmer notre ferme soutien à la souveraineté de l’Ukraine face à l’agression russe incessante » et aussi pour « soulever des questions préoccupantes ».

La porte-parole a voulu réaffirmer que le président Biden avait également l’intention de « faire comprendre que les États-Unis agiront fermement pour défendre nos intérêts nationaux et en réponse aux actions malveillantes de la Russie ».

Pour paraphraser le dicton populaire, « Dis-moi comment tu parles et je te dirai qui tu es ». Les USA ne peuvent pas se débarrasser de leur langage impérialiste, agressif et menaçant, même lorsqu’ils parlent des mesures de détente nécessaires que la planète entière célèbre. Ceux qui pensaient que Biden, étant démocrate, serait différent, ont certainement dû commencer à être désillusionnés. Avec ce discours, le nouveau président des USA a commencé à gagner des points pour l’obtention du prix Nobel de la paix.

Sergio Rodriguez Gelfenstein

Original:  Premio Nobel de la Paz para Biden

Traduit par  Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Source: Tlaxcala, 30 de enero de 2021

Traductions disponibles: English

http://tlaxcala-int.org/upload/gal_21691.jpg