125 en 10 ans : le Mexique au quatrième rang des pays où le plus grand nombre de défenseurs de l’environnement ont été assassinés

« Ce qui intéresse le capital, c’est de chosifier les biens communs et les mettre sur le marché : l’eau, les minéraux, la biodiversité, car la majorité des atteintes à l’environnement sont commises en territoires indigènes », explique-t-il.

Global Witness, l’ONG anglaise qui établit un  classement annuel  des pays où le plus de militants de l’écologie sont assassinés, a mis le Mexique au quatrième rang de cette liste pour 2017. L’organisation a enregistré 15 meurtres dans ce pays. Les trois premières places reviennent au Brésil, avec 57 assassinats, suivi par les Philippines, 48, et la  Colombie, 24 .

Violeta Rodríguez devant une peinture murale représentant son père Antonio Esteban, un défenseur de l’environnement assassiné dans l’État de Puebla en 2014. Photo Luis Peagui

Selon Billy Kyte, de Global Witness, quatre facteurs principaux expliquent les assassinats qui ont eu lieu au Mexique : l’exclusion des communautés indigènes, de la part du gouvernement, de  la prise de décisions concernant les mégaprojets prévus sur leurs territoires ; l’absence de protection réelle des militants menacés ; l’impunité ; et l’expansion du crime organisé.

« Mais ce qui sous-tend le tout est l’absence totale de volonté politique”, indique Billy Kyte, dans un entretien accordé par courrier électronique.

Hier, mexico.com a publié un reportage qui révèle que, dans la dernière décennie,  125 crimes   ont été commis au Mexique contre des militants écologistes : 108 assassinats, dont ceux de six femmes, et 17 disparitions, dont une femme. Les données recueillies a partir d’une base étudiée par ce média indiquent que, sur les 125 victimes, 82 étaient indigènes, soit 66 pour cent du total, c’est-à-dire deux cas sur trois.

Cette base provient de la confrontation d’un document de Global Witness, avec un autre, émanant du Centre Mexicain de Droit Environnemental (CEMDA), et avec la thèse de la chercheuse de l’Université Nationale Autonome de México (UNAM) Lucía Velázquez Hernández intitulée  Defensores ambientales en México y derechos humanos (1995-2015),  entre autres sources.                                                       

L’avocat mixtèque López Bárcenas souligne qu’au Mexique, ce sont les peuples originaires [i.e. les peuples présents dans le pays avant la Conquête espagnole, NdT] qui sont les plus vulnérables, car c’est sur leurs territoires que se trouvent les plus grandes richesses naturelles du pays, convoitées par les entreprises et les organismes officiels ayant des projets d’extraction minière.

« Ce qui intéresse le capital, c’est de chosifier les biens communs et les mettre sur le marché : l’eau, les minéraux, la biodiversité, car la majorité des atteintes à l’environnement sont commises en territoires indigènes », explique-t-il.

Le gouvernement a accordé 25 000 concessions minières pour 50 ans renouvelables, selon des  chiffres officiels. Il n’y pas d’étude officielle qui en détaille  l’impact sur les peuples indigènes, mais l’organisation GeoComunes note que, pour extraire un gramme d’or de  la taille d’une pièce de 10 centimes, la grande industrie minière devrait  broyer  quatre tonnes de roches.

En revanche, il existe des prévisions des dommages que provoquera l’extraction de gaz et de pétrole dans le cadre de la Réforme Énergétique. Le rapport Les activités extractives au Mexique: Annuaire 2016, du Centre d’Analyse et d’Enquête Fundar, prévient que 14,3 pour cent de la superficie terrestre que le gouvernement prévoit  d’attribuer pour l’exploitation et l’extraction d’hydrocarbures se trouve sur des territoires appartenant à des peuples indigènes.

Le rapport précise : « Environ la moitié du territoire des peuples tepehua, hiuastèque, náhuatl et  totonaca sera affectée ».

Isidro Baldenegro savait que sa vie était menacée

Il avait défendu les bois de la cordillère de la Sierra Tarahumara contre une puissante alliance locale d’hommes de main, de narcotrafiquants et de forestiers, ce qui lui avait valu  en 2005  le Prix Goldman pour la défense de l’Environnement,  Il avait abandonné sa communauté au nord du Mexique après avoir reçu des menaces. Mais à son retour le 15 janvier 2017, il fut abattu, probablement par un tueur à gages. L’histoire se répétait tragiquement : le père d’Isidro avait été brutalement assassiné 30 ans auparavant pour s’être opposé à la destruction de la forêt.

(Extrait du rapport de Global Witness)

Ces 108 Mexicains ont été assassinés pour avoir défendu nos bois et nos rivières

Au cours de la dernière décennie, 82 sur 125 défenseurs de la terre et de l’eau victimes d’homicides ou enlevés appartenaient à des peuples originaires, principalement nahuas, purépechas, rarámuris, triquis et wixárikas.

Le portrait d’Antonio Esteban Cruz repose sur la table qui tient lieu d’autel dans la maison de Xiloxochil, Cuetzalan, dans la grande forêt de nuage de la Sierra Nord-orientale de Puebla. Devant ce portrait, du copal se consume en hommage au défenseur de l’environnement le plus emblématique de la région.

Sa petite-fille Soledad  se recueille sur le seuil de la petite pièce qui abrite le portrait souriant de son grand-père. Elle se retourne pour le regarder.

Je demande à la fillette de 10 ans : «  Quels souvenirs as-tu de ton grand-père ? »

« Le moment où ils l’ont tué», répond-elle instantanément.

Antonio Esteban,  a été abattu il y a  quatre ans de quatre balles au bord du fleuve Apulco qu’il défendait, alors qu’il revenait de travailler sur son lopin de terre. Il avait été le dirigeant pour l’État de Puebla d’une organisation qui avait freiné la construction de la centrale hydroélectrique Cuamono et participé à la fondation du Frente Indígena Campesino de México [Front Indigène Paysan du Mexique] (FICAM),  expliquant en nahuatl à des communautés monolingues la dévastation que provoquent los projets d’extraction minière.

Son assassinat entre dans la liste des 125 crimes commis contre des défenseurs de l’environnement au Mexique lors de la dernière décennie : 108 meurtres, dont ceux de six femmes, et 17 disparitions, dont une femme.

Sur cette liste, un chiffre est particulièrement révélateur : 82 des125 victimes étaient indigènes, soit 66 % du total, c’est à dire deux cas sur trois, selon la base de données établie par mexico.com.

Cette base a pris forme en croisant un document de Global Witness, avec un autre du Centro Mexicano de Derecho Ambiental [Centre Mexicain de Droit Environnemental] (CEMDA), et avec la thèse de la chercheuse Lucía Velázquez Hernández intitulée Defensores ambientales en México y derechos humanos [Défenseurs de l’environnement au Mexique et droits humains] (1995-2015), de l’Université Nationale Autonome de México (UNAM), entre autres sources.

Mais aucune de ces enquêtes ne met l’accent sur la condition d’indigènes des victimes.                                               

L’avocat mixtèque  Francisco López Bárcenas, auteur du livre ¡La Tierra no se vende! Las tierras y los territorios de los pueblos indígenas, se dit abasourdi par le chiffre de 66 pour cent.

« C’est très élevé ! » dit-il, « et il est très probable que ces crimes ont une dimension raciste».

Avec 12 millions de personnes, les indigènes représentent 10 pour cent de la population du Mexique.

Antonio Esteban dirigeait le Mouvement Indépendant Ouvrier, Paysan et Populaire-Coordination Nationale Plan de Ayala Mouvement National  (MIOCUP-CNPA-MN). Après son assassinat en 2014, il a été remplacé par l’avocat nahua Manuel Gaspar Rodríguez, qui a reçu des menaces après avoir assumé la direction du mouvement la même année et a été assassiné à son tour.

Le portrait d’Antonio Esteban Cruz sur l’autel, dans la maison de  Xiloxochil

Manuel Gaspar a mené la lutte contre des projets de mines à ciel ouvert, de fracturation hydraulique, de centrales hydroélectriques, la construction d’une sous-station électrique par la Commission Fédérale d’électricité (CFE) à Cuetzalan, et a obtenu la fermeture d’une décharge municipale à ciel ouvert. Il a été tué à l’aide d’un instrument tranchant le 14 mai 2018.

Sandino Rivera, représentant légal du MIOCUP, précise : « Quelques semaines avec son meurtre il avait reçu des menaces de mort ; deux jours avant, nous avions pris tous les deux la parole contre les mégaprojets lors d’un rassemblement ».

 Erwin Slim, membre du Comité de Ordenamiento Territorial Integral de Cuetzalan —qui a un règlement municipal unique dans le pays, lequel interdit le développement de mégaprojets et protège les écosystèmes de ses 168 communautés, explique à propos des deux assassinats: « Si Cuetzalan est la municipalité la mieux protégée du Mexique (contre ces mégaprojets), alors quel est le degré de vulnérabilité des autres municipalités du pays qui ne disposent pas de ce genre de protection ? »

Après le meurtre de Manuel Gaspar, deux autres défenseurs nahuas opposés aux centrales hydroélectriques ont été victimes de  crimes dans l’ État de Puebla en 2018 : Adrián Tihuilit a été assassiné le 1er juin à Zacapoaxtla, et Sergio Rivera   adisparu » le 23 août à Zoquitlán.

Selon la base de données de  mexico.com, le peuple nahua a subi le plus grand nombre d’attentats au niveau national (45), devant les peuples purépecha (19), rarámuri (8), triqui (4), wixárika (3), et les peuples yaqui, ayuuki, tsotsil et mixtèque (un cas chacun).

Bilan de deux sexennats (mandats présidentiels de 6 ans)

Albino Limón Hernández est un militant du MIOCUP et vit à Xiloxochil. Cette localité nahua est située au cœur de la luxuriante Sierra de Puebla proche de Veracruz, au climat chaud et humide et où abondent le citron vert, l’orange, le corossol, la banane, la goyave, l’ananas, le poivrier et le sapotier. Un vrai paradis de montagne.

Albino montre la banderole qui a été fabriquée pour arborer les photos d’Antonio Esteban et de Manuel Gaspar pour exiger la justice pour leur assassinat commis durant le sexennat d’Enrique Peña Nieto.

Il les a connus tous les deux : Antonio Esteban, un homme tranquille au corps forgé par les travaux agricoles, proche de 65 ans ; et Manuel Gaspar, basané, la trentaine, au caractère joyeux et impétueux.

« Ce sont des camarades qui ont lutté pendant des années à nos côtés ; ils sont des exemples pour nous ,» dit Albino tristement.

Des 125 meurtres de défenseurs de l’environnement, 49 ont eu lieu sous le mandat de Peña Nieto et 76 sous celui de Felipe Calderón. C’est en 2011, sous le mandat de Felipe Calderón Hinojosa, [président de 2006 à 2012, membre du Parti Action Nationale ou PAN], qu’on en a enregistré le plus grand nombre : 30. Vient ensuite l’année 2017 avec 19 assassinats sous le mandat d’Enrique Peña Nieto, [président de 2012 à 2018, membre du Parti Révolutionnaire Institutionnel, ou PRI]. 14 se sont produits au cours de l’année dernière.

Global Witness, l’organisation anglaise qui publie un rapport annuel  sur les meurtres de militants écologistes dans le monde, place le Mexique à la quatrième place pour 2017.  L’organisation a consigné 15 cas pour  le Mexique. C’est le Brésil qui décroche la première place avec 57 homicides. Les Philippines arrivent en seconde position avec 48 meurtres, et la Colombie troisième avec 24 meurtres.

Billy Kyte, de Global Witness, assure que quatre facteurs généraux ont rendu possibles les meurtres au Mexique : l’exclusion des communautés par le gouvernement dans la prise de décisions concernant les mégaprojets sur leur territoire, l’absence de protection efficace des défenseurs en danger, l’impunité et l’expansion du crime organisé. Mais à la base de tout cela il y a une absence totale de volonté politique, précise Billy Kite dans un entretien par courrier électronique.

L’eau ou la vie

Dans une pièce de la maison d’Antonio Esteban, dans une localité de la Sierra de Cuauhtapanaloyan, Cuetzalan, une fresque représente le combattant portant des fleurs à longues tiges. La bande bleue en bas du mur représente le large et puissant fleuve Apulco que le Nahua a défendu de sa vie.

—Pourquoi l’ont-ils tué ? demandé-je à sa fille Antonia Gabriela.

─ Pour sa défense du territoire , de l’eau…, répond-elle sans hésiter.

La base de données de mexico.com révèle que 65 des meurtres sur les 125, soit la moitié, sont liés à la défense de l’eau. Les victimes s’opposaient, soit à des projets miniers, hydroélectriques, à la pollution industrielle ou au pillage des ressources en eau.

Cuetzalan est situé dans le corridor qui va de la sierra boisée de Puebla à celle de Vera Cruz, et c’est l’un des endroits du pays qui reçoivent le plus de précipitations. 

En 2013, un an avant l’assassinat d’Antonio Esteban, la CFE (Commission fédérale d’électricité, société publique) a commencé à acheter des permis d’exploitation pour des terrains à Cuamono et à Cuauhtapanaloyan pour mettre en route son projet de centrale hydroélectrique Cuamono à Cuetzalan, sans que les peuples indigènes n’aient été informés ou consultés comme la constitution leur en donne le droit.

Violeta Valdés, du Centre des Droits Humains Antonio Esteban créé en l’honneur du militant, en fait le récit.

Les communautés se sont organisées et se sont opposées au projet en considérant que c’était un avant-poste de la méga-industrie minière qui consomme des millions de mètres cubes d’eau. Et aussi que le projet préparait  l’arrivée de l’extraction des ressources énergétiques par fracturation hydraulique, ou fracking. C’est une forme agressive de forage qui exige  de 9 à 29 millions de litres d’eau par puits, selon l’Alliance Mexicaine contre le Fracking.                          *

Le mécontentement des habitants du secteur s’est cristallisé dans la fondation du FICAM (voir ci-dessus) le 8 mars 2014, réunissant des combattants indigènes de 16 États luttant pour des causes diverses, dont Antonio Esteban, petit producteur de poivre, et déjà reconnu comme un leader au niveau régional.

Violeta Rodríguez se souvient : « Son rôle était très important pour l’organisation et la cohésion des communautés car il était capable de traduire en nahua les termes très techniques qui étaient utilisés pour parler de la manière dont  les mégaprojets impactaient l’environnement. »

Elle explique qu’en réponse à la création du FICAM, les leaders, comme Enedina Rosas, commissaire communale de San Felipe Xonacayucan, ont été criminalisés et arrêtés,  et qu’on a tenté d’abattre  Rodrigo Esteban Mora, le fils du dirigeant, alors qu’il traversait le fleuve Apulco.

Antonio Esteban prit possession d’une bande de terre contigüe au fleuve Apulco afin d’y établir un poste de surveillance chargé de protéger le large affluent. Trois mois plus tard il serait atteint de quatre balles mortelles.

Absences cruelles

La photo de Manuel Gaspar Rodríguez est posée sur la table de l’autel de la maison familiale, dans la communauté d’Ayotoxco, municipalité de Cuetzalan. C’est la dernière prise de lui lors de son intervention au « Forum pour la défense de l’eau et de  notre mère la terre », tenu à Chignautla le 12 mai 2018. Il fut assassiné un jour et demi après, le matin du 14.

« S’il n’y a pas de justice pour le peuple,  qu’il n’y ait pas de paix pour le gouvernement !! » peut-on lire sur le portrait. À côté des veilleuses, il y a une assiette contenant une tranche du gâteau d’anniversaire d’un proche. Sa sœur Rosario l’y a posée, bien que ce ne soit pas le Jour des Morts. On souffre de son absence qui dure depuis quatre mois.

« C’est une perte tragique », dit Rosario, très affectée, avant de me montrer les photos de son frère adolescent, lorsqu’il avait gagné plusieurs trophées en athlétisme dans des compétitions locales .

Quatre meurtres de militants écologistes ont été enregistré dans l’État de Puebla, mais c’est dans l’État de Michoacán qu’on relève le plus grand nombre de victimes : 54 d’origine nahua et purépucha. Suit  l’État d’Oaxaca avec 16 victimes dont 7 triquis et mixtèques.

Dans l’État de Puebla il y a 310 concessions minières qui couvrent une superficie de 182 185 hectares ce qui équivaut à 5,3% de la superficie de l’État, selon un calcul basé sur les données du Secrétariat de l’Économie pour les Concessions Minières. Le Centre des Droits Humains Antonio Esteban estime que le gouvernement de Peña Nieto a  prévu le forage de 10 092 puits par la méthode de la fracturation hydraulique dans la Sierra septentrionale de Puebla.

La photo de Manuel Gaspar Rodríguez est posée sur la table de l’autel de la maison familiale, dans la communautéd’Ayotoxco.

Manuel Gaspar a dirigé un mouvement communautaire qui a freiné le projet El Aretón de la compagnie minière Autlán, du groupe Ferrominero, dans les municipalités de Tlatlauquitepec, Hueyapan et Teziutlán. Il a participé à des caravanes de protestation qui sont allées à la capitale fédérale, ou à Puebla, pour exiger le droit pour les  peuples indigènes à gérer leur territoire et à refuser la privatisation de l’eau.

Il a aussi participé au sit-in devant les bureaux de la CFE à Cuetzalan, qui a duré 10 ans, en protestation contre le projet de sous-station électrique de Cuetzalan-Entronque Teziutlán, considérant que, comme la centrale hydroélectrique, il fait partie de l’infrastructure qui se développe au bénéfice de l’industrie extractive.

En janvier 2018, le Bureau du Procureur général de la République (PGR) a entamé un processus d’enquête pénale pour le délit d’entrave aux travaux publics contre sept militants de diverses organisations sociales, dont Manuel Gaspar.

Le samedi 12 mai 2018, Manuel Gaspar a participé au Forum de Défense de l’Eau et de Notre Mère la Terre à Chignautla. Il a été brutalement assassiné le dimanche matin à l’aide d’un long poignard à double tranchant dans un hôtel de Cuetzalan, à quelques mètres de l’endroit où devaient débuter les travaux de la ligne à haute tension et de la sous-station électrique de la CFE, selon le dossier d’enquête numéro FED/PUE//HUA/0000172/2017.

Enrique López Hernández, du MIOCUP, déclare à propos de la perte de ses deux dirigeants : « Le chemin que nous avons pris est sans retour, notre organisation se construit sur l’effort, la sueur, les larmes et surtout le sang de nos camarades, et nous ne pouvons pas faire marche arrière. »

L’incertitude

Dans le mouvement écologiste de Cuetzalan, certains expriment des réserves quant au devenir des projets pour l’instant   suspendus de centrale hydroélectrique et de sous-station électrique à Cuetzalan, et des projets d’extraction minière et pétrolière, lors de l’accession d’Andrés Manuel López Obrador à la présidence.

Erwin Slim considère que le projet  national de López Obrador est de nature « extractive ».

Il dit que l’incertitude s’insinue chez les défenseurs de l’environnement, bien qu’une militante reconnue, María Luisa Albores —ingénieure agronome de Chapingo, membre de l’Union des Coopératives Teosepan Titaniske, qui produit du café et du poivre et est célèbre sur le marché équitable international—, sera la prochaine titulaire du Secrétariat au Bien-être de son gouvernement (elle a été nommée à ce poste le 1er décembre 2018, NdE).

Pour Billy Kyte, de Global Witness,  le respect par le Mexique des droits humains et  environnementaux doit être  une priorité pour son nouveau président.

« López Obrador doit faire que justice soit rendue aux militants assassinés, renforcer le Mécanisme de Protection des défenseurs de l’environnement, et garantir le droit des communautés à donner ou non leur  consentement préalable, libre et informé à l’utilisation de leurs terres », déclare-t-il.

Les meurtres d’Antonio Esteban et de Manuel Gaspar, comme les autres crimes contre des défenseurs de l’environnement, resteront impunis pendant un temps indéterminé.

Les chapeaux d’Antonio Esteban sont accrochés à un mur de sa maison familiale 

Laura Castellanos

Original: México, el cuarto lugar en el mundo de defensores ambientales asesinados

Traduit par Jacques Boutard

Edité par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Source: Tlaxcala, le 15 mars 2019

 



Merci à Tlaxcala
Source: https://www.mexico.com/nuestras-causas/mexico-el-cuarto-lugar-donde-asesinan-a-mas-ambientalistas/
Date de parution de l’article original: 15/11/2019