Janvier sahraoui : trahisons socialistes espagnoles

Le PSOE de Sanchez n’a pas dénoncé ce qui se passe dans les territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc, dans les villes du sud du Maroc à population sahraouie et dans les prisons marocaines où sont enfermés des Sahraouis où en janvier 2019 les droits humains ont continué à être violés…

Le PSOE ne se souvient plus du document de défense du peuple sahraoui qu’il a signé avec le Polisario
Il avait assuré que la responsabilité de l’Espagne resterait engagée tant que le peuple sahraoui n’obtiendrait pas la libération totale de son territoire
Pedro Sánchez suit la voie de González et Zapatero

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La longue liste des trahisons par le Parti socialiste ouvrier espagnol de ses engagements vis-à-vis du peuple sahraoui, pris en leur temps et abandonnés une fois au pouvoir, s’est allongée en janvier dernier avec deux faits qui montrent l’alignement de Pedro Sánchez sur le Maroc : le soutien aux accords commerciaux de l’Union européenne avec le Maroc et la déportation du leader étudiant sahraoui qui avait fui la répression du Maroc.

Dans leur soutien aux accords de l’UE avec le Maroc, qui contredisent les arrêts de la Cour de justice européenne elle-même qui établissent que le Maroc et le Sahara occidental sont des territoires différents, les députés socialistes, menés dans cette ligne pro-marocaine par Elena Valenciano, convergent avec ceux du Parti populaire, position à laquelle Ciudadanos s’est joint.

Quand il s’agit de miser sur le Maroc contre les intérêts sahraouis, il y a une conjonction entre le PSOE et le PP, qui ne se produit pas sur d’autres questions, aussi importantes soient-elles. C’est ce qui s’est passé en novembre de l’année dernière : les socialistes et les « populaires » ont empêché par leurs votes la célébration d’un événement pour le Sahara au Congrès des députés, une décision du Bureau du Congrès contre laquelle Unidos Podemos a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle.

Cette ” alliance ” a été répétée à l’occasion de la remise au Maroc depuis Lanzarote de l’étudiant sahraoui Hussein Bachir Brahim, qui avait cherché refuge en Espagne, fuyant les persécutions politiques de la police marocaine. PSOE et PP, également avec la collaboration de Ciudadanos, se sont opposés à ce que le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, vienne s’expliquer devant le Congrès des députés sur la déportation de l’étudiant sahraoui, qui a fini dans une prison marocaine pour “activités politiques”.

Le président du gouvernement et secrétaire général du PSOE, Pedro Sanchez, dirigeun parti qui a trahi le peuple qu’il s’était engagé à défendre, comme l’exprime le document qu’il a signé avec le Front Polisario en novembre 1976, dans lequel il est précisé que la responsabilité du gouvernement espagnol ” restera engagée tant que le peuple sahraoui subira les conséquences de la trahison du Sahara occidental et n’obtiendra pas la libération totale du territoire national “.

En plus de qualifier de ” nuls et non avenus ” les accords de Madrid par lesquels le Sahara occidental a été remis au Maroc et à la Mauritanie, le Parti socialiste a reconnu dans cet accord le Front Polisario comme le seul et légitime représentant du peuple sahraoui et a soutenu la création de la République démocratique arabe sahraouie (RASD).

Au cours de ce même voyage, Felipe Gonzalez, alors secrétaire général des socialistes, s’est engagé “devant l’histoire” jusqu’à la victoire finale du peuple sahraoui et ce, devant les réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). Cette promesse trahie -il est aujourd’hui un défenseur acharné des thèses marocaines tout comme José Luis Rodríguez Zapatero -, va le hanter toute sa vie.

Ce furent des années d’engagement et de solidarité des dirigeants socialistes avec la lutte du peuple sahraoui, tant dans leurs années d’opposition que dans les premiers jours du gouvernement. Alfonso Guerra a déclaré au quotidien algérien El Moudjahid qu’ils avaient œuvré à ce que l’Europe et l’Internationale socialiste prennent en considération la légitimité et la représentativité du mouvement sahraoui et que le PSOE ” maintenant qu’il est au pouvoir, continuera à soutenir l’autodétermination du peuple Sahraoui et ami du Polisario “. Une fois arrivés au pouvoir, tout a commencé à changer.

Après huit mois au cours desquels l’exécutif socialiste a suivi avec le Sahara Occidental la voie du gouvernement de Mariano Rajoy avec l’argument qu’il s’agit ” d’une question d’État “, avec les votes de l’Union européenne en faveur du Maroc et la remise du leader étudiant, Pedro Sánchez a définitivement rejoint la voie pro-marocaine de ses prédécesseurs González et Rodríguez Zapatero, la même qui fut défendue par Miguel Angel Moratinos et Trinidad Jiménez, entre autres, et soutenue maintenant par Josep Borrell et Elena Valenciano…

Le PSOE de Sanchez n’a pas dénoncé ce qui se passe dans les territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc, dans les villes du sud du Maroc à population sahraouie et dans les prisons marocaines où sont enfermés des Sahraouis, où en janvier 2019 les droits humains ont continué à être violés, comme l’expulsion de cinq observateurs internationaux, la chronique ci-dessous, établie sur la base d’informations des organisations sociales et médias sahraouis :

►Janvier sahraoui 2019 (Chronique)

Alfonso Lafarga

Original: Enero saharaui: traiciones socialistas españolas

Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Source: Tlaxcala, le 8 février 2019