Biden a jeté le masque en un temps record

Nous devons être vigilants et avoir confiance en nos propres forces ainsi qu’en l’intelligence et les capacités infinies du peuple.

Deux mois à peine après l’investiture de Joe Biden à la présidence des USA, tout le monde s’accorde à dire que le bureaucrate notoire de Washington qui occupe désormais la Maison Blanche n’est pas différent des autres. Bien qu’il y ait encore des personnes crédules ou innocentes (quel que soit le qualificatif qu’on veuille leur donner) qui pensent que le nouveau gouvernement « s’ajuste avant de prendre des décisions », la vérité est que Biden a déjà montré ses dispositions impérialistes, agressives et meurtrières, rejoignant une longue « pléiade » de présidents démocrates et républicains, dont aucun n’a été capable de montrer une quelconque caractéristique comme des personnes civilisées et préoccupées par le destin de l’humanité.

Thiago Lucas, Brésil

Comme Biden lui-même et ses collaborateurs n’ont pas manqué de l’affirmer au cours de ces 50 premiers jours, la seule chose qui compte pour lui est de faire fonctionner le monde sous l’égide des valeurs usaméricaines qui signifient contrainte, douleur et mort. Son propre peuple a pu le vérifier à travers la gestion par le gouvernement de la pandémie qui a fait plus d’un demi-million de morts, preuve que la santé des citoyens n’a que peu d’importance et que leur sacrifice est compris comme une conséquence des actions de la Chine et de l’OMS.

On sait déjà que Biden a ordonné le bombardement de la Syrie le 25 février pour soi-disant attaquer les milices populaires qui s’opposent à la présence illégale des USA dans le pays, s’assimilant ainsi – très rapidement – à son prédécesseur dont il prétendait se différencier.

À propos de la Chine, il a déclaré qu’elle est l’ennemi stratégique avec lequel une « compétition extrême » sera établie. À propos du président Xi Jinping, il a déclaré : « Il n’a pas un seul os démocratique dans son corps, et je ne dis pas cela comme une critique, mais plutôt comme une réalité ».

Malgré tout, si l’on pouvait espérer une quelconque possibilité de rapprochement et/ou d’entente dans les relations entre les deux puissances, elle a été totalement écartée après les entretiens de haut niveau qui se sont tenus à Anchorage, en Alaska, les 18 et 19 mars. Le discours brutalement agressif du secrétaire d’État Anthony Blinken, loin de toute pratique diplomatique, interpellant le gouvernement chinois pour ses actions au Xinjiang, à Hong Kong et à Taïwan, qui relèvent de la responsabilité absolue de Pékin, a éloigné l’idée d’un changement de politique de l’administration Trump. À certains égards, le nouveau secrétaire d’État s’est montré encore plus provocateur et belliqueux que son prédécesseur Mike Pompeo, ce qui n’est pas peu dire.

Sur la Russie, M. Biden a créé un « rideau de fumée » en déclarant que son pays ne se soumettra plus à ses actions agressives, comme si c’était la Russie qui menait une politique de sanctions féroces contre les USA et non l’inverse. Il a poursuivi sa tirade en affirmant que son administration était déterminée à contrer « l’autoritarisme » de Pékin et de Moscou, insistant sur sa volonté de se distancer de Trump, ce qui est risible. Dans une harangue belliqueuse, il a affirmé que les USA devaient « s’opposer à l’avancée de l’autoritarisme, en particulier aux ambitions croissantes de la Chine et au désir de la Russie de saper notre démocratie ». Enhardi, il a affirmé avoir fait comprendre au président Poutine que « d’une manière très différente de celle de mon prédécesseur, l’ère de la soumission des USA aux actes agressifs de la Russie est révolue ». Plus récemment, il a conclu son « appréciation » de la Russie en disant qu’il pensait que le président Vladimir Poutine était un tueur. Cet avis ne mérite pas d’autre commentaire, qui ne peut s’expliquer que par le fait que M. Biden est tombé trois fois dans l’escalier menant à l’avion présidentiel.

S’exprimant sur l’Iran, il a déclaré qu’il ne lèverait pas les sanctions économiques à son encontre si Téhéran ne réduisait pas d’abord son enrichissement d’uranium au niveau qu’il a accepté dans le traité international de 2015 visant à restreindre le développement d’armes nucléaires. Ce sont les USA qui se sont retirés de ce traité en imposant de lourdes sanctions et menaces à la nation persane, et en assassinant l’un de ses principaux chefs militaires, en violation totale du droit international. Lorsqu’on lui a demandé directement dans une interview si les USA allaient d’abord lever les sanctions, afin que l’Iran reprenne les négociations, M. Biden a répondu simplement : « Non ».

En ce qui concerne Cuba, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a assuré qu’un changement de politique de son pays envers l’île antillaise ne fait pas partie des priorités de l’administration de Joe Biden, s’écartant ainsi de ses propres déclarations dans lesquelles elle affirmait qu’on réviserait les mesures de Trump pour contrecarrer celles générées par le président Obama.

En ce qui concerne le Venezuela, le porte-parole du département d’État, Ned Price, a noté qu’ils ne s’attendaient à aucun contact avec le gouvernement du président Maduro et qu’ils poursuivraient la politique ratée et défaite de Trump consistant à reconnaître Juan Guaidó, qui a fait long feu comme président intérimaire du Venezuela.

Ami·e qui lis ces lignes, comme disent les avocats : « Je me réfère aux preuves ». Ne te laisse pas berner par les simples d’esprit, les porte-parole grandiloquents, les analystes médiocres, les journalistes mercenaires et les politiciens de pacotille qui t’ont vendu que les Démocrates sont le salut. Cela, en plus d’être faux, conduit à la démoralisation car cela n’arrivera jamais, mais ce qui est pire, c’est que cela conduit à la démobilisation et à la baisse de la garde. Nous devons savoir que, quel que soit celui qui gouverne les USA, l’impérialisme ne change pas d’un iota son statut de supériorité mondiale belliqueuse. Nous devons être vigilants et avoir confiance en nos propres forces ainsi qu’en l’intelligence et les capacités infinies du peuple.

Seuls les masques changent, par Mikail Çiftçi, Turquie

Sergio Rodriguez Gelfenstein, le 25 mars 2021

Original: Biden se sacó la máscara en tiempo récord

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Traduction disponible : English 

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