Un mini-Plan Z en Colombie : propagande noire contre l’ELN

Il est hors de doute que les services de renseignement et de propagande de l’État colombien ont, à cette fin, organisé une opération psychologique dont ils sont sortis perdants. Quelque chose comme un mini-plan Z contre l’ELN sachant que cette guérilla agirait ou pourrait agir à tout moment

À la mémoire de notre camarade Javier Pascual, militant aragonais du Comité Internationaliste de Saragosse, mort le 11 février 2021

I. Un précédent : le Chili

« Ce fut une grande manœuvre de guerre psychologique… Quand j’ai vu le Livre blanc qui contient le Plan Z, je n’ai pas eu envie de le regarder, parce que j’ai reconnu que c’était des papiers et des photocopies que j’avais vus après le 11 septembre au Ministère de la Défense. C’était tous les documents qui avaient été accumulés lors de toutes les perquisitions aux sièges de tous les partis politiques à Santiago. Ils se trouvaient dans une pièce pleine de photocopies d’actes des partis marxistes. On a dû sélectionner là-dedans un matériau spécial… Pour moi, j’ai l’impression que les gens chargés des opérations du renseignement se sont rendu compte qu’il convenait de créer un élément de justification du soulèvement militaire pour convaincre la population qu’on l’avait sauvée. C’est alors qu’on a fait ce livre et que se produisit – même – un effet social… Ce livre, je le répète, est le produit d’une campagne de guerre psychologique ».

Ce sont les paroles de Federico Willoughby-MacDonald, premier porte-parole de la dictature militaire chilienne. Le lecteur peut consulter Wikipédia ou autres sources d’encyclopédie virtuelle. Chercher ce que furent aussi bien le Plan Z que le Livre blanc du changement de gouvernement au Chili.

C’est la CIA elle-même et le Rapport Hinchey du Sénat des USA[1] qui en donnèrent le résumé autorisé : les militaires chiliens, avec Pinochet à leur tête, appuyés par les USA, élaborèrent, pour justifier le coup d’État du 11 septembre 1973, une opération de guerre psychologique et de propagande noire, consistant à accuser Salvador Allende et des organisations de gauche, affirmant qu’elles préparaient, avec l’appui de Cuba, des attentats contre des hommes politiques et des responsables des forces armées, ainsi que contre leurs familles. De cette façon, le renversement d’Allende aurait été de la « légitime défense », pour « prévenir la violence marxiste ».

II. Un siège : Cuba

Pablo Beltrán, commandant de l’ELN [Armée de libération nationale], un des cinq membres du Commandement Central, se trouve à Cuba depuis mai 2018. Quelques mois après, est arrivé sur l’île le premier commandant de cette organisation insurrectionnelle, Nicolás Rodríguez Bautista. Ils étaient engagés dans un processus de négociations de paix avec le gouvernement de Santos, dont le mandat présidentiel s’achevait le mois d’août suivant. Pour que cela soit possible, pour que les guérilleros arrivent, on demanda par écrit des autorisations du gouvernement colombien. Ainsi, des diplomates norvégiens, cubains, vénézuéliens, brésiliens et chiliens suivirent leur arrivée et la sécurité aussi bien des deux dirigeants que de l’ensemble de la Délégation de Dialogues de cette organisation. À ce moment-là, cinq pays agissaient comme garants (Lenin Moreno, suivant des instructions de la droite internationale, avait déjà opéré son virage politique en avril 2018 et ordonné à l’Équateur de se retirer en tant que garant).

La table de négociations s’installa dans son nouveau siège, poursuivant un processus initié de nombreuses années auparavant. En respectant les règles s’appliquant à cette tentative. Tout cela est normal. Cela se passe en général sans contretemps. Entre deux parties qui, sans renoncer à l’affrontement militaire (car aucune obligation de cessez-le feu n’est en vigueur), cherchaient à dialoguer pour avancer vers une issue négociée. Dans le cas de l’ELN et de l’État colombien, ils avaient signé, en mars et avril 2016 à Caracas, ces engagements solennels devant ces gouvernements qui agirent comme témoins, non seulement un Programme de dialogues, un accord, mais aussi plusieurs protocoles pour rendre possible cette phase d’exploration. Un de ces protocoles prévoit que, s’il y a rupture du dialogue, on procédera au retour en toute sécurité de la commission politique de la guérilla. Cela s’est toujours fait ainsi. Entre ennemis. Mais dans l’honneur.

Le pacte qui établit ces conditions est un instrument de droit international, protégé par des normes humanitaires, c’est concrètement un accord spécial qu’on ne peut enfreindre. Noam Chomsky, Federico Mayor Zaragoza, Adolfo Pérez Esquivel et plus de cent intellectuels, juristes, universitaires et écrivains ont demandé le respect de cette obligation internationale [2]. L’État colombien ne peut sous aucune raison ou prétexte violer ces dispositions, ni induire, amener ou forcer Cuba ni aucun autre pays à ignorer et mépriser ces principes.

Les premières tentatives de dialogue entre l’ELN et le gouvernement de Bogota remontent au début du siècle, avec la médiation cubaine. Ici le commandant Beltrán avec Fidel Castro le 23 février 2002

Cuba le sait. Elle a une diplomatie d’une grande valeur. Elle sait qu’elle n’est un pion ni du gouvernement colombien ni des USA ; que ce qui se passe en Colombie, c’est un affrontement armé ; que c’est pour cela qu’elle est intervenue dans des processus de paix. Avec les FARC comme avec l’ELN. Elle sait aussi qu’il ne convient pas d’appliquer les clauses ou mécanismes d’Interpol, dont le traité interdit aux États impliqués de s’engager dans un conflit armé interne, ni de contribuer à faire poursuivre des délits politiques. Cuba sait que l’ELN est une armée révolutionnaire, que les actes de ses membres font partie de la rébellion, que c’est un recours universel des peuples face à l’oppression, elle sait que, les actions insurrectionnelles étant des délits politiques, elles ne peuvent donner motif à extradition ou arrestation. Outre que cela constituerait une aberration historique, éthique et politique, une contradiction dans la dignité des révolutionnaires cubains, ce serait évidemment un crime international appelé forfaiture. Cuba sait aussi que la Délégation des Dialogues de l’ELN s’occupe strictement de tâches politiques et diplomatiques, de contacts et communications pour la recherche de scénarios de paix.

Commencés à Quito en 2017, puis poursuivis à La Havane, les Dialogues de paix ont été suspendus par le président Duque en janvier 2019, après l’explosion d’une voiture pîégée devant l’École des cadets de police Santander, qui fit 21 morts

III. Un théâtre : la caverne de Duque

Aussi, essayer de faire pression sur Cuba, comme le font le gouvernement et la caverne de Duque pour que cette nation caribéenne fasse office, outre de geôlier, de ce qui, dans l’argot policier, serait une sorte de mouchard, c’est un manque de respect total. C’est du délire et de la démence.

Le gouvernement colombien non seulement est dépourvu de ce minimum de décence, mais même ses fonctionnaires chargés d’aborder ces questions, assis dans leurs fauteuils et grassement rémunérés, manquent des qualités élémentaires de morale et d’intelligence, ou de compétence professionnelle. Medina Gallegos, qui analyse ces questions, a fait remarquer il y a quelques jours le degré extrême de stupidité du haut-commissaire pour la paix, Miguel Ceballos, dont les idioties ne connaissent pas de limites. Il dit : « il quittera cette charge comme le fonctionnaire le plus inapte chargé d’une question aussi importante que la paix du pays » [3].). Des jugements circulent déjà sur Ceballos et sa personnalité et son rôle dégradants [4].

Le commandant Beltrán vient d’avoir une série d’entretiens après une semaine agitée, avec des informations qui allaient indiquer que l’ELN préparait un attentat à Bogotá. Ce chef guérillero a clairement fait savoir que l’information reçue par l’ambassadeur cubain, José Luis Ponce, dans cette ville, était fausse, empoisonnée, toxique, c’est-à-dire qu’elle ne correspond à rien de véridique [5].

Les collaborateurs de Ceballos ont suivi ses traces : comme le gouvernement tient à sa disposition, sous contrainte judiciaire, Francisco Galán ou ou Felipe Torres, déserteurs de l’ELN, qui connaissent en partie le discours insurrectionnel et sont capables de se prêter aux desseins de propagande noire ou grise contre leurs ex-camarades, il est très probable qu’il y ait eu, derrière eux, la main du haut-commissaire dans l’élaboration d’un document apocryphe sur lequel s’est basé le journal El Tiempo pour dire que l’ELN est divisée et contaminée par le narcotrafic ; et c’est aussi dans ce document qu’on signale que cette guérilla simulerait un processus de paix uniquement pour tenter de faire revenir au pays sa Délégation bloquée à Cuba.

De fait, dans un message très clair, l’ex-président colombien, Ernesto Samper, met le doigt sur l’élément qui explique ce tir de barrage[6]: : « L’attitude de Cuba consistant à partager des informations sur de possibles actions d’un front de l’ELN est un geste amical qui contraste avec la perfide décision de la Colombie lorsqu’elle demande l’extradition des négociateurs de l’ELN pour justifier la décision de Trump de considérer Cuba comme pays terroriste/ Le Conseiller pour la Guerre Ceballos s’arrache les cheveux parce que Biden est en train de reconsidérer la politique erronée qui veut inclure Cuba dans la liste des pays terroristes parce que la Colombie a demandé que soient extradés les négociateurs de l’ELN qui sont là-bas ».

L’ambassadeur Ponce est un diplomate cubain aguerri. Mais, comme on l’a dit, l’information qu’il a reçue a certainement, malgré son expérience, surpris sa bonne foi et sa bienveillance. On l’a trompé. Que l’information soit parvenue à travers un parlementaire des rangs de la gauche, par exemple, ou de quelqu’un qui avait toute la confiance de l’Ambassade implique non seulement ingénuité, précipitation, légèreté et irresponsabilité de certaines personnes en Colombie, excitées par une obsession contre-insurrectionnelle, mais la sinistre capacité à créer et faire circuler des fake news qui serviront à installer une certaine atmosphère pour des attentats qu’on mettrait ensuite sur le dos de l’ELN, et la perversité qui caractérise le gouvernement actuel, prêt à employer toutes les sortes de propagande qu’on utilise à la guerre, comptant ainsi sur la vulnérabilité, naïveté ou manipulation d’autres personnes.

Duque a tenté de renverser Maduro, en l’accusant entre autres de protéger l’ELN ; il n’a pas pu le faire. Il a essayé de faire pression sur Cuba pour qu’elle livre les délégués de l’ELN ; il n’y est pas parvenu. Il a voulu engager une bataille juridique et politique, en se cherchant des alliés dans cette procédure ; il a été débouté sans qu’elle ait eu lieu, il n’a eu que Trump avec lui. Tout a tourné pour lui au fiasco. Maintenant, après le départ de Trump, voyant qu’il terminera son mandat sans aucun résultat stratégique, contrairement à Santos qui, lui, est arrivé à démobiliser et faire s’effondrer les FARC, qui sont aujourd’hui réduites à l’état de loques, Duque s’efforce, face à la seule organisation rebelle qui existe, et qui grandit, non pas de lancer un processus de paix sérieux, non pas de s’engager avec audace sur une voie dont le pays a absolument besoin, mais de tenter ce que son état hallucinatoire lui permet : une pitrerie, un show, un attentat, pour rendre plus trouble un fleuve déjà agité au profit de pêcheurs avides de votes en 2022…

IV. Hommes de paille ou cobayes ?

Cependant, le problème, ce n’est pas seulement le régime de Duque, mais le manque d’intelligence, maturité et cohérence d’une partie importante de ceux qui, dans divers espaces ou groupes sociaux, veulent qu’on poursuive une tentative de paix et que l’ELN accepte avec soumission le même scénario qu’on a suivi avec les FARC : pratiquement, ce sont des hommes de paille, transformés en ventriloques, en individus qui se font les marionnettes d’autres gens, et qu’on manipule pour qu’elles soient la face visible, dans le cas présent, d’un canular. Les faits de ces derniers jours en témoignent. Ils démontrent que non seulement Duque manque de compétence ou de largeur de vues, stature historique et intelligence, mais que certains acteurs politiques et médiatiques sont aveuglés par cette obsession antiguérilla.

Iván Cepeda, un sénateur engagé dans la pacification, facilitateur de paix pour le gouvernement Santos, un homme sensé et modéré, ne se limite pas au Mémorandum de Cuba où l’on parle d’une « attaque militaire » supposée ou hypothétique de l’ELN[7]. Non, Cepeda va plus loin, emporté par son désir de se mettre en avant, comme s’il disposait de plus de données. Il s’est hâté d’affirmer que ce que Cuba a fait est la preuve de sa non-tolérance à l’égard du « terrorisme », c’est-à-dire de l’action « terroriste » de l’ELN qu’on éviterait en livrant cette information au gouvernement Duque [8]. Un contre-sens de ce législateur ? C’est là sa cohérence ? Il devrait savoir que le langage qu’il emploie fait partie du cœur de ce problème. Où est sa condamnation publique pour l’utilisation d’explosifs quand, en mai 2020, en pleine pandémie, l’État colombien a lancé deux tonnes de bombes sur le campement où se trouvait Alejandro Montoya, membre de la Délégation de Dialogues de l’ELN ? Où est-elle, sénateur ?

Roy Barreras, alias “le caméléon”

Tout comme son collègue parlementaire Roy Barreras qui, après avoir milité à l’extrême-droite de l’uribisme paramilitaire et mafieux, a progressivement retourné opportunément sa veste tous les deux ans, pour obtenir des votes et des machines électorales, et se trouve maintenant sur une position politique centriste, depuis laquelle, comme s’il était un responsable de l’ELN, il fanfaronne, demandant des comptes à cette organisation insurrectionnelle [9]. D’autres, de la même façon, sans avoir pour cela l ‘autorité morale requise, en l’absence de tout fait concret qu’on puisse considérer comme tel, se laissent emporter par l’élan de fake news, du langage contre-insurrectionnel ou de la propagande grise [10], qu’ils servent comme des marionnettes utiles, reproduisant [11] la qualification dont se sert, d’avance, Duque pour se refuser à un processus de paix.

Il faut signaler, dans cette conjoncture révélatrice, la presse du bloc dominant, qui a de nouveau, ces jours-ci, fait étalage de ses rapports serviles et déshonorants avec les intérêts les plus obtus, qui s’obstinent à ne pas comprendre que l’ELN est une guérilla rebelle, qui est régie par ses statuts et par le droit humanitaire ; qui défie le monopole de la force de l’État ; qui a ses propres normes et qui, de ce fait, n’accepte pas les diktats de son ennemi quand il s’agit d’évaluer ce qui est licite ou légitime dans la guerre de guérilla, et si l’ELN a ou non une ligne ou une unité de commandement. Beltrán a déjà expliqué à satiété qu’il existe une insurrection armée légitime, et que, comme elle est en conflit avec les élites, la tâche de la Délégation à Cuba est de rechercher et espérer des négociations de paix ; en outre, ce qui existe en son sein, ce ne sont pas des fractions, mais une division normale de fonctions dans une organisation politico-militaire comme l’ELN.

Enfin, nous citerons une journaliste, Patricia Lara – qui, en d’autres temps, se distinguait de la troupe guerrière des médias officiels – dans son commentaire de la situation (à la suite de rapports de diverses ONG qui révèlent que l’État a été incapable, ces dernières années, d’infliger des coups sévères à l’ELN) ; elle rapporte que le gouvernement « s’est présenté pour dire que ce n’est pas là un sujet neuf », et qu’ « il réitérait sa ferme décision de « démanteler » l’ELN , seul mécanisme capable de l’empêcher de poursuivre ses actions terroristes dans diverses régions du pays ». Lara conclut : « C’est très bien. Mais, jusqu’ici, sous l’administration Duque, nous n’avons vu que quelques chefs subalternes qui sont tombés, et un groupuscule qui a été neutralisé » [12]… De nouveau le langage. Ils attendent de meilleurs résultats, plus sanglants.

L’ELN a déclaré : « Nous alertons l’opinion publique que les Forces Armées de l’État projettent de réaliser des actions terroristes contre la population dans le but d’en rendre responsable l’ELN, pour intensifier les pressions internationales contre notre Délégation de Dialogues qui se trouve à Cuba ». Il est hors de doute que les services de renseignement et de propagande de l’État colombien ont, à cette fin, organisé une opération psychologique dont ils sont sortis perdants.

Quelque chose comme un mini-plan Z contre l’ELN, sachant que cette guérilla agirait ou pourrait agir à tout moment, et qu’il ne serait pas exceptionnel qu’elle le fasse en février, pour commémorer la mort au combat du commandant et prêtre Camilo Torres Restrepo (15 février 1966). Il est possible que cette guérilla agisse, car il n’y a aucune trêve négociée ni unilatérale. Ce que les organisateurs du petit plan Z ont peut-être obtenu, c’est que l’ELN contienne pendant un temps des actions militaires, ou un certain type d’opérations dans certains endroits, car, comme elle l’a clairement déclaré : «  Le Gouvernement de Duque a fait savoir en diverses occasions qu’il développe des actions militaires permanentes contre l’ELN ; aussi, nous avons un droit égal à agir dans le même sens, étant donné que nous sommes tous deux parties dans ce conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle ; suggérer que l’ELN « renonce à l’action militaire » est une naïveté qu’ils ne pourront obtenir par des manigances médiatiques, parce que cela doit se discuter à une Table de Négociations, avec une attitude équivalente de la part de l’État » [13].

Ce qui s’est passé ces derniers jours, c’est la préparation d’une opération sous faux drapeau qui a démontré l’intentionnalité perverse de l’État colombien et son incapacité à affronter un processus de dialogue ; cet exercice a servi de test pour donner libre cours dans les médias sociaux à toutes sortes de réponses, réactions, langages, expressions, et ainsi décider comment continuer à agir en fonction de celles-ci…

Albert Einstein disait : « L’imbécillité humaine n’a pas de frontières, mais il faut poser des limites aux imbéciles ».

 Notes

(1) http://www.derechos.org/nizkor/chile/doc/hinchey-e.html

(2)    https://rebelion.org/cuba-esta-siendo-objeto-de-agresion-sistematica-por-cumplir-escrupulosamente-su-papel-de-garante-de-los-acuerdos-con-las-farc-y-el-eln /; https://www.elespectador.com/noticias/politica/academicos-a-la-onu-hay-que-salvaguardar-a-cuba-de-los-ataques-desde-bogota

(3)    / https://www.elespectador.com/noticias/politica/analisis-cuba-y-la-amenaza-terrorista-del-eln/

(4)     https://www.lapluma.net/2020/05/21/miguel-ceballos-arevalo-no-lo-olviden/

(5)    https://www.eltiempo.com/mundo/latinoamerica/pablo-beltran-el-eln-afirma-que-al-embajador-de-cuba-lo-enganaron-566413

(6)     https://twitter.com/ernestosamperp, 8 et 9 février 2021.

(7)     https://elpais.com/internacional/2021-02-09/cuba-alerta-a-colombia-sobre-un-ataque-militar-de-la-guerrilla-del-eln.html

(8)     https://youtu.be/bTegpWbc-eE, Minute 4:11

(9)     https://twitter.com/RoyBarreras/status/1359285394500685824?s=20

(10)  Propagande grise : celle qui essaie de se présenter comme neutre, mais transmet une information tendancieuse.

(11)  https://www.elespectador.com/noticias/politica/comision-de-paz-del-senado-califica-aviso-de-cuba-de-posible-ataque-del-eln-de-medida-humanitaria/

(12)  https://www.elespectador.com/opinion/deslealtad-y-torpeza/

(13) https://eln-voces.net/planean-un-falso-positivo-para-achacarlo-al-eln/

Cristina Torres & Camila Hernández

Original:Un mini plan Z colombiano: propaganda negra contra el ELN

Traduit par Eve Harguindey

Source: Tlaxcala, le 15 février 2021

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