« Maskara beti : le masque, toujours »

Je crois que nous utilisons des masques au-dessus de nos moyens, et les masques eux-mêmes, et pardonnez-moi pour l’évidence, en plus de nous protéger du virus, nous rendent difficile la respiration de l’air, une substance gazeuse et transparente qui, paraît-il, est essentielle à la vie.

C’est ce que dit le gouvernement basque. Et il le déclare catégoriquement afin d’éviter tout équivoque et qu’il soit clair que le masque doit toujours être porté, de peur que quelqu’un finisse par trouver dans le message une faille par laquelle respirer.

C’est toujours, pour qu’on comprenne bien, toujours. Peu importe l’heure, l’endroit où vous vous trouvez, ce que vous faites, que vous soyez seul ou accompagné. En toute circonstance… « maskara beti ».

Et oui, c’est vrai, vous devez porter le masque mais pas toujours. Il suffit de regarder la télévision du gouvernement basque pour le savoir, ou simplement faire appel au bon sens, à ce bon sens qui nous aide à distinguer entre le moment où le faire et le moment où ne pas le faire. Il y a des espaces, des distances sociales, des différences rurales et urbaines, des poumons et des asthmatiques, des âges… Je crois que nous utilisons des masques au-dessus de nos moyens, et les masques eux-mêmes, et pardonnez-moi pour l’évidence, en plus de nous protéger du virus, nous rendent difficile la respiration de l’air, une substance gazeuse et transparente qui, paraît-il, est essentielle à la vie.

J’insiste, je ne nie ni l’utilisation ni l’importance du masque, je ne suis pas un terreplatiste, ni un anti-vaccin, ni j’ai des amis imaginaires pour lesquels allumer des bougies… Je suis une personne normale dont le seul soulagement est d’enlever le masque quand je suis seul et que j’éteins la lumière.

Faire appel à un slogan aussi maximaliste que celui qui est le titre de cette chronique ne fait que générer plus de peur qu’il ne le faut et plus de méfiance qu’il n’est inévitable.
Il faut aussi mettre son casque de moto mais je ne pense pas que cela secoure ma santé, moi qui dors seul, de me coucher avec mon casque et mon masque.
(Preso politikoak aske)

Koldo Campos Sagaseta, Cronopiages, 29 de agosto de 2020

Editado por María Piedad Ossaba

Original: «Mascara Beti: mascarilla siempre»

Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче