Trump cashérise l’occupation des Hauteurs du Golan

Jeudi dernier, le président Trump a annoncé que les allaient reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Israël a occupé les Hauteurs du Golan de la Syrie en 1967 et les a effectivement annexés en 1981. Le New York Times et le Wall Street Journal ont qualifié la décision de Trump de faveur faite à Netanyahou qui fait face à un défi de réélection et Netanyahou l’a appelée un “miracle de Pourim”.

En dépit de l’impulsion que cela pourrait donner à la réélection de Netanyahou, les efforts pour persuader Trump de soutenir la revendication d’Israël sur le Golan ont commencé bien avant la campagne électorale de Netanyahou et ont été décrits par Israel Katz, ministre israélien du Renseignement, comme étant ” en tête de l’ordre du jour ” dans les négociations diplomatiques usa/Israël en mai 2018.

L’annonce de Trump contrevient à la résolution de l’ONU de 1981 adoptée en réaction à l’annexion et coécrite par les USA : “La décision israélienne d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration sur le plateau du Golan syrien occupé est nulle et non avenue et sans effet juridique international.”

Pour l’instant du moins, il est peu probable que l’action des USA modifie le soutien de l’Union européenne ou de la Russie à la résolution de l’ONU et toutes deux ont annoncé qu’elles ne changeraient pas leur position sur le plateau du Golan sans une déclaration de l’ONU. Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif, tweetant depuis une réunion avec l’Organisation de coopération islamique, a déclaré que tous les ministres étaient choqués que M. Trump ” continue à essayer de donner ce qui n’est pas à lui à Israël le raciste : d’abord Al Qods [Jérusalem] et maintenant le Golan “.

Il n’est pas clair comment la déclaration gazouillante de Trump à elle seule peut changer la position officielle des USA sur le Golan. Mais son aveu pourrait bientôt avoir force de loi : les sénateurs Cruz et Cotton ainsi que le représentant au Congrès Mike Gallagher, qui ont tous applaudi la décision du président, ont déposé un projet de loi à la Chambre et au Sénat pour « reconnaître officiellement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan ».  Il est important de noter que le projet de loi proposé inclut le plateau du Golan en tant que partie intégrante d’Israël dans tous les projets de lois budgétaires et commerciales et approuve des projets scientifiques, industriels et agricoles conjoints dans le territoire occupé

Depuis 1981, Israël traite le Golan comme une partie riche en ressources naturelles de son pays. Le Golan fournit plus d’un tiers de l’eau douce d’Israël. Et le Golan a fourni la première grande découverte de pétrole d’Israël. Afek Oil and Gas, une division de Genie Oil, a obtenu les droits pétroliers pour les immenses champs pétrolifères du plateau du Golan. En octobre 2015, Afek Oil and Gas a confirmé la découverte de vastes réserves de pétrole sur le plateau du Golan. Genie Oil a de puissants liens politiques. Keith Murdock, le vice-président Cheney, Michael Steinhardt, Jacob Rothschild et Larry Summers sont parmi les membres de son conseil.

Malgré l’influence de Genie, dans les conditions actuelles, la filiale israélienne de la compagnie ne peut vendre sur le marché pétrolier international le pétrole qu’elle extrait du Golan car cela violerait les résolutions de l’ONU. Cependant, si Washington déclare que le Golan fait partie d’Israël, alors le pétrole pourrait être légalement vendu aux USA. Russia Today spécule que « les investissements de Genie Energy dans le Golan sont probablement le facteur le plus fort qui pousse les USA à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le territoire occupé ».

 

Panneau électoral du Likoud à Tel Aviv : « Netanyahou, dans une ligue différente » (sic)

Eve Mykytyn

Original: Trump koshers the seizure of the Golan Heights

Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

Source: Tlaxcala, le 26 mars 2019

Traductions disponibles: Español